Vente du Club
Re: Vente du Club
chris a écrit:Quoi !?
La trentaine de messages que tu as postée sur ce sujet, dont tu railles en même temps l'intérêt, ne t'a jamais rapporté un petit "+1"...![]()
C'est moche, pourtant parmi ces 104 pages qui "brassent du vent", le joli poème dans lequel tu faisais rimer Noël et poubelle, méritait plus d'attention...Je comprends ta frustration...
+1

- rethel30
- Messages: 5381
- Inscrit le: 04 Aoû 2009, 13:03
Re: Vente du Club
Je n'ai pas l'habitude de poster des billets sur ce forum et je suis les affaires ardennaises d'assez loin. Je ne sais pas si Pascal Urano est un type "bien" ou un "sale" type. Tout ce que je sais, et ça, j'en suis sûr, c'est qu'il est à l'origine d'une belle embellie dans la vie de ce club ! Donc merci à lui. Je lis les articles relatifs à la vente du club depuis quelque temps. Vous étiez tous prêts à tomber dans le piège COTRET. Quel est son bilan de sa précédente aventure parisienne ? Plus grave : Comment peut-on leurrer à ce point les Ardennais quand on navigue en sous-marin pour acquérir Auxerre ? Pour moi, il n'y a qu'un mot et je ne le prononcerai pas à son égard.
- Brouet
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- Inscrit le: 10 Juil 2009, 10:57
Re: Vente du Club
qui peut me dire quand on aura les dernières nouvelles du repreneur ou des repreneurs de Bazeilles pour le cssa c'est M. Urano mais pour le reste???
- laurentcorblin
- Messages: 268
- Inscrit le: 15 Avr 2013, 14:20
Re: Vente du Club
chris a écrit:Quoi !?
La trentaine de messages que tu as postée sur ce sujet, dont tu railles en même temps l'intérêt, ne t'a jamais rapporté un petit "+1"...![]()
C'est moche, pourtant parmi ces 104 pages qui "brassent du vent", le joli poème dans lequel tu faisais rimer Noël et poubelle, méritait plus d'attention...Je comprends ta frustration...
Je me suis mal fais comprendre dans ce cas. Je ne demande pas l'approbation de mes ecris sur ce site, loin de là ! !
Si tu as pris mon petit "poême" au (tres) premier degrés, c'est qu'il te manque le sens de l'humour, camarade.
En rêgle generale, je suis assez pragmatique et je comprends assez rapidement si je peux apporter une solution à un problême ou pas. Or, dans le cas du CSSA la solution est ailleurs ! Tu peux donc passer de 104 à...1248 pages...sans pour autant trouver LA solution.
Il est bien evident que si un forumiste ici présent possede quelques millions d'€ et un relationel si important qu'il pourrait influencer et acceler les demarches, je presenterais mes plus plates excuses pour avoir renié l'efficacité de ce genre "d'echanges".
De plus, j'aime me faire l'avocat du diable.
Mais tu es dans ton bon droit d'echanger sur ce sujet et de dire ce que bon te semble.
Sur ces bonnes paroles, je m'en vais reflechir a une nouvelle rime... Cotret ne rime pas avec escroc et pourtant, bizarement, ça sonne pareil.
Allez, je m'autogongratule aussi à mon tour, y a pas d'raison que je ne m'accorde pas un petit "+1" avec un smiley en prime !


- Rouletabille
- Messages: 252
- Inscrit le: 02 Nov 2011, 12:38
Re: Vente du Club

cotret et bien un Escroc
Il ne faut pas avoir peur des mots
Urano n’est pas mal non plus il nous a fait vivre de belle saison
Mais à quel prix maintenant
Allez Sedan
-
cool08 - Messages: 99
- Inscrit le: 01 Nov 2009, 13:19
- Localisation: Floing 08
Re: Vente du Club
cool08 a écrit::oops:
cotret et bien un Escroc
Il ne faut pas avoir peur des mots
Urano n’est pas mal non plus il nous a fait vivre de belle saison
Mais à quel prix maintenant
Allez Sedan
C'est peut-être qu'il n'était pas assez Escroc qu'on a refusé la somme qu'il proposait...


- BVF
- Messages: 1957
- Inscrit le: 08 Fév 2011, 18:28
- Localisation: HEY BUS
Re: Vente du Club
Cotret ça rime avec furet et on aurait du le sentir arriver 

- arduinna
- Messages: 2111
- Inscrit le: 26 Aoû 2009, 08:25
Re: Vente du Club
Pour ceux qui sont interéssé il y a une page complête sur notre CSSA dans l'équipe d 'aujourdh'ui
- LOLA
- Messages: 940
- Inscrit le: 24 Juil 2009, 17:03
Re: Vente du Club
Pour ceux qui vont acheter l equipe un petit scan si possible.
Merci
Merci
- dvd88cssa
- Messages: 294
- Inscrit le: 08 Juil 2009, 17:33
Re: Vente du Club
Oui sa serait sympa que vous mettiez l'article .
- loic vautrin
- Messages: 118
- Inscrit le: 06 Aoû 2010, 10:41
Re: Vente du Club
bonjour
desole je sais pas comment mettre l'article en ligne , qui est d'ailleurs excellent, et la phrase la plus importante c'est lorsque l'article pose la question de savoir si le club peut deposer le bilan , Urano repond " c'est ridicule, s'agace urano. ON a une solution et ne comptez pas sur moi pour vous la reveler. Tout le monde parle beaucoup trop."
il n'y a plus qu'a laisser le temps faire
cordialement
desole je sais pas comment mettre l'article en ligne , qui est d'ailleurs excellent, et la phrase la plus importante c'est lorsque l'article pose la question de savoir si le club peut deposer le bilan , Urano repond " c'est ridicule, s'agace urano. ON a une solution et ne comptez pas sur moi pour vous la reveler. Tout le monde parle beaucoup trop."
il n'y a plus qu'a laisser le temps faire
cordialement
- julien08
- Messages: 97
- Inscrit le: 07 Juil 2010, 17:08
Re: Vente du Club
je viens de lire cette belle page qui :
m'a mis la larme a l'oeil
ne m'a rien fait esperer de bon pour l'avenir
va etre affichée dans mon bureau avec la mention " De profundis " et "Regrets eternels "
adieu SEDAN, on t'aimait bien, tu sais

m'a mis la larme a l'oeil
ne m'a rien fait esperer de bon pour l'avenir
va etre affichée dans mon bureau avec la mention " De profundis " et "Regrets eternels "
adieu SEDAN, on t'aimait bien, tu sais




- jerry08
- Messages: 14446
- Inscrit le: 09 Juin 2010, 21:08
Re: Vente du Club
J'ai fait ce que j'ai pu
Sedan, en voie de disparition ?
Historique dans les années 1950, poil à gratter dans les années 1990, connu pour ses exploits en Coupe de France, le club des Ardennes, aujourd’hui à l’agonie sportivement et économiquement, pourrait prochainement disparaître de la carte du football professionnel.
SEDAN – (Ardennes)
de notre envoyé spécial
« VOUS VENEZ FAIRE notre nécrologie, c’est ça ? » Yanny Hureaux, enfoui dans son canapé, peut-être même résigné, n’est pas dupe. À travers les fenêtres de la maison de l’écrivain (1), mémoire du club sedanais, le ciel, déjà bas, s’obscurcit en cette fin de journée. Le Club Sportif Sedan Ardennes, « son » club, celui pour lequel il parcourait, adolescent, vingt kilomètres à vélo avant de grimper dans la tribune populaire de l’ancien stade Émile-Albeau, est devenu un grand corps à la renverse. Dix-neuvième de la Ligue 2 (à 6 points du premier non-relégable), il a déjà un pied et demi en National. Et, en grandes difficultés financières, il ne faudra pas trop le pousser pour qu’il bascule définitivement dans le vide.
Sedan, ce n’est pas Le Mans, autre club de L 2 lui aussi en lutte cette saison pour sa survie. Sedan, c’est une histoire débutée en 1919 (sous l’appellation Union Athlétique Sedan-Torcy), du crédit (23 saisons en Division 1), une tradition de « footballeurs-ouvriers » dans les années 1950, deux victoires en Coupe de France (1956, 1961) avec les sangliers Dudule et Dora, des défaites injustes, également, en finale (1965, 1999), une autre, logique, en 2005, mais « un miracle permanent » selon l’ancien gardien Nicolas Sachy (de 1996 à 2002), figure emblématique du coin, chargé des relations publiques auprès des partenaires du club. « Oui, quand on regarde autour de nous, c’est un miracle que Sedan soit à ce niveau depuis si longtemps, insiste-t-il. Mais on n’est pas là non plus par hasard, on le mérite. C’est même beau dans une région comme celle-là où il n’y a rien. »
Dans la rue du Ménil, celle où « Mimile », supporter historique décédé en 2003, grillait des saucisses dans la cour de son bar À l’Habitude, les commerces s’alignent de façon erratique. Il y a ceux qui survivent, ceux dont la vitrine est peinte en blanc et les autres « à vendre » ou « à louer ». Didier Herbillon, le maire de cette ville de 18 895 habitants (INSEE, 2009), ne cache pas les chiffres : « 16 % de chômage sur le bassin sedanais (la moyenne nationale est de 10,2 %), 30 % dans certains quartiers ZUS (zones urbaines sensibles). Avec la disparition du club, ce serait psychologiquement détestable. Même ceux qui ne vont pas au stade y ont un attachement. » Les Draperies sedanaises, qui faisaient la fierté de la région, ont disparu depuis un moment, la désindustrialisation a fait son œuvre. « On a un département qui vit essentiellement de sous-traitance automobile et qui subit de plein fouet la crise, analyse Géraud Spire, le président de la chambre de commerce et d’industrie. Le bâtiment est l’autre secteur fournisseur d’emplois et il souffre également. En un an, le chômage a progressé de 12 %… »
Reste le football comme béquille. « On a un budget de 10 M€, la moitié profite aux Ardennes, jauge Sachy. On a 110, 120 salariés dans le club, plus les prestataires. L’an passé, on a produit 30 000 heures d’intérim. Si on plonge, la région perd tout ça. » Et même un peu plus, une partie de son âme. « Je crois que vous ne vous rendez pas bien compte à Paris. Ce serait un traumatisme pour le département (la disparition du club), cela s’ajouterait au cataclysme économique, assure Hureaux. Les gens diraient : on n’aura même plus ça. Bon, on en a vu d’autres, ce ne serait pas 1940 non plus (2). Mais il y aurait un manque. »
Fin mars, pour accueillir Guingamp dans ce qui ressemblait au match de la dernière chance (perdu 1-2), le stade Louis-Dugauguez (23 189 places) sonnait pourtant creux : 4 998 spectateurs selon la fiche de la Ligue, plutôt 3 000, à la louche. Et, depuis trois ans, la ceinture haute du stade est fermée. « Ça fait mal, soupire Cédric Mionnet, ancien attaquant sedanais (de 1997 à 2002, puis de 2003 à 2004), aujourd’hui en charge des sports au conseil général. On a pourtant besoin du public. Les gens ont tendance à lâcher le club. » Pas tous. Dans les travées, il y a Gaël, jeune membre des Young Boys et porte-parole d’un collectif qui vient de voir le jour : « Depuis le 18 février dernier, cinq associations de supporters sedanais (Young Boys, Kop Vert et Rouge, Supporters Sedan Ardennes, le Kop Vouzinois et Les Sangliers) sont réunies pour sensibiliser et mobiliser tous les supporters. Car on trouve les pouvoirs publics un peu mous dans leur volonté d’investir. Si on descend en CFA 2 ou en DH, c’est la mort du club. »
Le CSSA y a toujours échappé jusque-là. Il a tangué, perdu deux fois son statut professionnel (en 1976 et 1986), flirté avec la disparition, mais « tel le phénix, il a toujours su renaître de ses cendres », selon le maire. Comme en 1994, lorsque Pascal Urano en prend la direction. Alors jeune entrepreneur, il se révèle passionné, volcanique (dix entraîneurs se succéderont en dix-neuf ans), intrusif, mais déterminé à sauver un club alors en Nationale 1 (l’équivalent du National). Les salaires sont à l’époque plafonnés à 12 000 francs (1 830 €), la DNCG s’en mêle, l’URSSAF réclame 8 millions de francs (1,2 M€) ! En 1998, nouvelles difficultés économiques mais cent cinquante-deux entreprises locales font chacune un chèque de 5 000 francs (800 €), une souscription publique rapporte 170 000 francs (27 000 €). À la fin des années 1970, les joueurs avaient même fait grève pour dénoncer le non-versement de leurs salaires. Ce n’est vraiment qu’à partir de 1998, quand ils remontent en D 2, que les Vert et Rouge revivent, les « footballeurs oubliés » (ignorés par les clubs pros à la sortie des centres de formation) succédant aux « footballeurs-ouvriers ». Le CSSA goûtera même de nouveau à la L 1, avec une certaine réussite (7e en 2000, 5e en 2001), tâtera de l’Europe (élimination au 1er tour de la C 3 contre Pribam [RTC], 4-0, 1-3) avant de replonger en L 2, en 2003. L’accession à l’élite, en 2006, ne sera qu’une accalmie.
L’épopée moderne rappela de bons souvenirs à Claude Brény (81 ans), meilleur buteur de l’histoire du club (joueur de 1953 à 1965, 172 buts, 463 matches toutes compétitions confondues), nourri à la pugnacité des frères Laurant (Maurice et Lucien, dirigeants de 1948 à 1975), à l’inventivité de l’entraîneur Louis Dugauguez (de 1948 à 1974). Dans sa jolie maison à briques blanches, à deux pas du centre de Sedan, le double vainqueur de la Coupe de France (1956 et 1961) se dirige vers un petit renfoncement, juste après l’entrée. Une vitrine suspendue, avec des photos et des trophées sur quelques centimètres carrés, embrasse l’identité du club, raconte une histoire. Claude n’était pas qu’un footballeur. « Je travaillais également aux Draperies sedanaises, d’abord au contrôle qualité, avant de migrer vers le service commercial, tout en m’entraînant avec l’équipe première. Je n’ai connu qu’un club et qu’une usine, de vingt-trois ans à soixante et un ans. S’entraîner seulement deux heures par jour et ne rien faire à côté, ça ne cadrait pas avec une ville ouvrière comme Sedan, cela aurait été mal perçu. »
Les footballeurs-ouvriers séduisent alors la France, passant en six ans de la Promotion Régionale Marne-Ardennes à la D 1, en 1953. Ils s’entraînent le matin, à 6 h 30, avant d’aller à l’usine, puis le soir en en sortant. La vitalité économique de la région est alors insolente. « On avait quarante-cinq firmes dans le textile, une chocolaterie, une brasserie ardennaise, la métallurgie. Quand je suis arrivé à Sedan, un quart d’heure après on me trouvait du boulot, s’amuse Brény. Mes parents, lorsqu’ils ont été licenciés de leur usine dans le Midi, ont, grâce aux dirigeants du club, retrouvé du travail dans les Ardennes. » La ville se révèle, se relève même, laissant derrière elle une histoire tragique. « Pendant longtemps, Sedan était assimilé aux défaites militaires de 1870 et 1940. À partir des années 1950, avec l’épopée de Dugauguez, une dynamique formidable s’est installée, se souvient Hureaux. Sedan est alors devenu un nom du football français. » L’écrivain n’a rien oublié, ni Zacharie Noah, le père de Yannick (joueur de 1957 à 1962), ni Maryan Synakowski (1956-1963 puis 1969-1971), Roger Lemerre (1961-1966) ou Mustapha Dahleb (1973-1974). Encore moins le sentiment de fierté qui accompagnait les supporters sedanais. « En 1956, on mettait la cravate pour assister à la finale de la Coupe et on voyait la tour Eiffel pour la première fois. » Le stade Émile-Albeau est alors un chaudron et le restera jusqu’à la construction de Louis-Dugauguez, en 2000. « À Albeau, on faisait quinze mille spectateurs dans un stade qui pouvait en contenir neuf ou dix mille, se rappelle, nostalgique, Nicolas Sachy. Quand les adversaires arrivaient, ils n’avaient qu’une envie : repartir. Pourtant, on leur donnait le plus beau vestiaire. (sourires) L’arbitre de touche était à vingt centimètres des spectateurs, je peux vous dire qu’il le levait, son drapeau ! On a gagné des matches qu’on n’aurait jamais dû gagner. »
L’époque était légère, les joueurs plus imprégnés de la culture locale. Au Roy de la bière, l’un des plus vieux pubs de France (il a fêté ses soixante-dix ans cette année), les bouteilles se comptaient par dizaines après les matches. Le patron Lionel Passe, qui a succédé à son père et son grand-père, se souvient de « moments grandioses. La dernière fois qu’on s’est bien marrés, c’était du temps de Metsu (Bruno, entraîneur de 1995 à 1998). Les joueurs, le staff venaient le dimanche et on buvait un ou deux coups. Aujourd’hui, le club a perdu le contact avec les Sedanais. Le sportif de haut niveau, il paraît que c’est comme ça maintenant… » Faustinho, un Brésilien arrivé dans les Ardennes en 1961 et reparti assez vite parce qu’il souffrait du frimas, laissa, lui, une trace indélébile car « le ballon lui collait au pied, se rappelle Passe. Un jour, il a parié un jambon avec un commerçant qu’il allait marquer trois buts. Le week-end suivant, il l’a fait, il est venu chercher son jambon et le boucher, un Auvergnat, faisait la gueule (rires). » L’histoire a plusieurs versions, mais peu importe, elle symbolise un lien entre une ville et ses sportifs. Les joueurs actuels sont, eux, plus prévisibles, moins fantasques (ou plus discrets), vivent plutôt à Charleville-Mézières, à vingt minutes de Sedan, et, après les rencontres, ils filent. « Quand j’étais joueur, on fréquentait le club-house jusqu’à 3 heures du matin, avec les supporters. On les connaissait tous, jure Sachy. Ce n’est plus l’esprit aujourd’hui. Ce qui fait le plus mal au cœur, c’est que les gens ne sont plus heureux. »
Dans la grisaille ambiante, il y a tout de même des éclaircies. Demi-finalistes de la Gambardella en 2010 et 2011 lors des deux dernières saisons, les jeunes Sedanais se sont qualifiés, dimanche, pour le dernier carré en battant Toulouse (1-0). Ils représentent l’avenir, prophétise Francis Tissot, président de l’association (section amateur), fils de Roger, médecin historique du club et l’un de ses plus vieux licenciés (58 années). « Même si on descend en National, on pourra s’appuyer sur un noyau de jeunes : nos 17 ans nationaux sont premiers de leur groupe, nos 19 ans nationaux sont deuxièmes. » Hureaux veut également « essayer autre chose. Sedan doit retrouver des joueurs en symbiose avec le peuple ardennais, avec l’histoire du club. Je ne reproche rien aux joueurs actuels, ils sont dans le système. Mais c’est le moment de s’appuyer sur le centre de formation. Il faut du terreau ! »
Et, avec de la patience, « il y aura des jours meilleurs, prie Claude Brény. Le club ne mourra pas, même s’il se retrouve dans les divisions inférieures. Il restera toujours quelque chose, les racines… »
YOHANN HAUTBOIS (avec P. R.)
(1) Romancier, billettiste dans l’Ardennais, il a rédigé plusieurs ouvrages sur le club sedanais.
(2) Le 10 mai 1940, l’Allemagne nazie lançait une grande offensive dans la région et sur la ville, la « percée de Sedan », considérée comme un des plus grands désastres militaires de la France.

Sedan, en voie de disparition ?
Historique dans les années 1950, poil à gratter dans les années 1990, connu pour ses exploits en Coupe de France, le club des Ardennes, aujourd’hui à l’agonie sportivement et économiquement, pourrait prochainement disparaître de la carte du football professionnel.
SEDAN – (Ardennes)
de notre envoyé spécial
« VOUS VENEZ FAIRE notre nécrologie, c’est ça ? » Yanny Hureaux, enfoui dans son canapé, peut-être même résigné, n’est pas dupe. À travers les fenêtres de la maison de l’écrivain (1), mémoire du club sedanais, le ciel, déjà bas, s’obscurcit en cette fin de journée. Le Club Sportif Sedan Ardennes, « son » club, celui pour lequel il parcourait, adolescent, vingt kilomètres à vélo avant de grimper dans la tribune populaire de l’ancien stade Émile-Albeau, est devenu un grand corps à la renverse. Dix-neuvième de la Ligue 2 (à 6 points du premier non-relégable), il a déjà un pied et demi en National. Et, en grandes difficultés financières, il ne faudra pas trop le pousser pour qu’il bascule définitivement dans le vide.
Sedan, ce n’est pas Le Mans, autre club de L 2 lui aussi en lutte cette saison pour sa survie. Sedan, c’est une histoire débutée en 1919 (sous l’appellation Union Athlétique Sedan-Torcy), du crédit (23 saisons en Division 1), une tradition de « footballeurs-ouvriers » dans les années 1950, deux victoires en Coupe de France (1956, 1961) avec les sangliers Dudule et Dora, des défaites injustes, également, en finale (1965, 1999), une autre, logique, en 2005, mais « un miracle permanent » selon l’ancien gardien Nicolas Sachy (de 1996 à 2002), figure emblématique du coin, chargé des relations publiques auprès des partenaires du club. « Oui, quand on regarde autour de nous, c’est un miracle que Sedan soit à ce niveau depuis si longtemps, insiste-t-il. Mais on n’est pas là non plus par hasard, on le mérite. C’est même beau dans une région comme celle-là où il n’y a rien. »
Dans la rue du Ménil, celle où « Mimile », supporter historique décédé en 2003, grillait des saucisses dans la cour de son bar À l’Habitude, les commerces s’alignent de façon erratique. Il y a ceux qui survivent, ceux dont la vitrine est peinte en blanc et les autres « à vendre » ou « à louer ». Didier Herbillon, le maire de cette ville de 18 895 habitants (INSEE, 2009), ne cache pas les chiffres : « 16 % de chômage sur le bassin sedanais (la moyenne nationale est de 10,2 %), 30 % dans certains quartiers ZUS (zones urbaines sensibles). Avec la disparition du club, ce serait psychologiquement détestable. Même ceux qui ne vont pas au stade y ont un attachement. » Les Draperies sedanaises, qui faisaient la fierté de la région, ont disparu depuis un moment, la désindustrialisation a fait son œuvre. « On a un département qui vit essentiellement de sous-traitance automobile et qui subit de plein fouet la crise, analyse Géraud Spire, le président de la chambre de commerce et d’industrie. Le bâtiment est l’autre secteur fournisseur d’emplois et il souffre également. En un an, le chômage a progressé de 12 %… »
Reste le football comme béquille. « On a un budget de 10 M€, la moitié profite aux Ardennes, jauge Sachy. On a 110, 120 salariés dans le club, plus les prestataires. L’an passé, on a produit 30 000 heures d’intérim. Si on plonge, la région perd tout ça. » Et même un peu plus, une partie de son âme. « Je crois que vous ne vous rendez pas bien compte à Paris. Ce serait un traumatisme pour le département (la disparition du club), cela s’ajouterait au cataclysme économique, assure Hureaux. Les gens diraient : on n’aura même plus ça. Bon, on en a vu d’autres, ce ne serait pas 1940 non plus (2). Mais il y aurait un manque. »
Fin mars, pour accueillir Guingamp dans ce qui ressemblait au match de la dernière chance (perdu 1-2), le stade Louis-Dugauguez (23 189 places) sonnait pourtant creux : 4 998 spectateurs selon la fiche de la Ligue, plutôt 3 000, à la louche. Et, depuis trois ans, la ceinture haute du stade est fermée. « Ça fait mal, soupire Cédric Mionnet, ancien attaquant sedanais (de 1997 à 2002, puis de 2003 à 2004), aujourd’hui en charge des sports au conseil général. On a pourtant besoin du public. Les gens ont tendance à lâcher le club. » Pas tous. Dans les travées, il y a Gaël, jeune membre des Young Boys et porte-parole d’un collectif qui vient de voir le jour : « Depuis le 18 février dernier, cinq associations de supporters sedanais (Young Boys, Kop Vert et Rouge, Supporters Sedan Ardennes, le Kop Vouzinois et Les Sangliers) sont réunies pour sensibiliser et mobiliser tous les supporters. Car on trouve les pouvoirs publics un peu mous dans leur volonté d’investir. Si on descend en CFA 2 ou en DH, c’est la mort du club. »
Le CSSA y a toujours échappé jusque-là. Il a tangué, perdu deux fois son statut professionnel (en 1976 et 1986), flirté avec la disparition, mais « tel le phénix, il a toujours su renaître de ses cendres », selon le maire. Comme en 1994, lorsque Pascal Urano en prend la direction. Alors jeune entrepreneur, il se révèle passionné, volcanique (dix entraîneurs se succéderont en dix-neuf ans), intrusif, mais déterminé à sauver un club alors en Nationale 1 (l’équivalent du National). Les salaires sont à l’époque plafonnés à 12 000 francs (1 830 €), la DNCG s’en mêle, l’URSSAF réclame 8 millions de francs (1,2 M€) ! En 1998, nouvelles difficultés économiques mais cent cinquante-deux entreprises locales font chacune un chèque de 5 000 francs (800 €), une souscription publique rapporte 170 000 francs (27 000 €). À la fin des années 1970, les joueurs avaient même fait grève pour dénoncer le non-versement de leurs salaires. Ce n’est vraiment qu’à partir de 1998, quand ils remontent en D 2, que les Vert et Rouge revivent, les « footballeurs oubliés » (ignorés par les clubs pros à la sortie des centres de formation) succédant aux « footballeurs-ouvriers ». Le CSSA goûtera même de nouveau à la L 1, avec une certaine réussite (7e en 2000, 5e en 2001), tâtera de l’Europe (élimination au 1er tour de la C 3 contre Pribam [RTC], 4-0, 1-3) avant de replonger en L 2, en 2003. L’accession à l’élite, en 2006, ne sera qu’une accalmie.
L’épopée moderne rappela de bons souvenirs à Claude Brény (81 ans), meilleur buteur de l’histoire du club (joueur de 1953 à 1965, 172 buts, 463 matches toutes compétitions confondues), nourri à la pugnacité des frères Laurant (Maurice et Lucien, dirigeants de 1948 à 1975), à l’inventivité de l’entraîneur Louis Dugauguez (de 1948 à 1974). Dans sa jolie maison à briques blanches, à deux pas du centre de Sedan, le double vainqueur de la Coupe de France (1956 et 1961) se dirige vers un petit renfoncement, juste après l’entrée. Une vitrine suspendue, avec des photos et des trophées sur quelques centimètres carrés, embrasse l’identité du club, raconte une histoire. Claude n’était pas qu’un footballeur. « Je travaillais également aux Draperies sedanaises, d’abord au contrôle qualité, avant de migrer vers le service commercial, tout en m’entraînant avec l’équipe première. Je n’ai connu qu’un club et qu’une usine, de vingt-trois ans à soixante et un ans. S’entraîner seulement deux heures par jour et ne rien faire à côté, ça ne cadrait pas avec une ville ouvrière comme Sedan, cela aurait été mal perçu. »
Les footballeurs-ouvriers séduisent alors la France, passant en six ans de la Promotion Régionale Marne-Ardennes à la D 1, en 1953. Ils s’entraînent le matin, à 6 h 30, avant d’aller à l’usine, puis le soir en en sortant. La vitalité économique de la région est alors insolente. « On avait quarante-cinq firmes dans le textile, une chocolaterie, une brasserie ardennaise, la métallurgie. Quand je suis arrivé à Sedan, un quart d’heure après on me trouvait du boulot, s’amuse Brény. Mes parents, lorsqu’ils ont été licenciés de leur usine dans le Midi, ont, grâce aux dirigeants du club, retrouvé du travail dans les Ardennes. » La ville se révèle, se relève même, laissant derrière elle une histoire tragique. « Pendant longtemps, Sedan était assimilé aux défaites militaires de 1870 et 1940. À partir des années 1950, avec l’épopée de Dugauguez, une dynamique formidable s’est installée, se souvient Hureaux. Sedan est alors devenu un nom du football français. » L’écrivain n’a rien oublié, ni Zacharie Noah, le père de Yannick (joueur de 1957 à 1962), ni Maryan Synakowski (1956-1963 puis 1969-1971), Roger Lemerre (1961-1966) ou Mustapha Dahleb (1973-1974). Encore moins le sentiment de fierté qui accompagnait les supporters sedanais. « En 1956, on mettait la cravate pour assister à la finale de la Coupe et on voyait la tour Eiffel pour la première fois. » Le stade Émile-Albeau est alors un chaudron et le restera jusqu’à la construction de Louis-Dugauguez, en 2000. « À Albeau, on faisait quinze mille spectateurs dans un stade qui pouvait en contenir neuf ou dix mille, se rappelle, nostalgique, Nicolas Sachy. Quand les adversaires arrivaient, ils n’avaient qu’une envie : repartir. Pourtant, on leur donnait le plus beau vestiaire. (sourires) L’arbitre de touche était à vingt centimètres des spectateurs, je peux vous dire qu’il le levait, son drapeau ! On a gagné des matches qu’on n’aurait jamais dû gagner. »
L’époque était légère, les joueurs plus imprégnés de la culture locale. Au Roy de la bière, l’un des plus vieux pubs de France (il a fêté ses soixante-dix ans cette année), les bouteilles se comptaient par dizaines après les matches. Le patron Lionel Passe, qui a succédé à son père et son grand-père, se souvient de « moments grandioses. La dernière fois qu’on s’est bien marrés, c’était du temps de Metsu (Bruno, entraîneur de 1995 à 1998). Les joueurs, le staff venaient le dimanche et on buvait un ou deux coups. Aujourd’hui, le club a perdu le contact avec les Sedanais. Le sportif de haut niveau, il paraît que c’est comme ça maintenant… » Faustinho, un Brésilien arrivé dans les Ardennes en 1961 et reparti assez vite parce qu’il souffrait du frimas, laissa, lui, une trace indélébile car « le ballon lui collait au pied, se rappelle Passe. Un jour, il a parié un jambon avec un commerçant qu’il allait marquer trois buts. Le week-end suivant, il l’a fait, il est venu chercher son jambon et le boucher, un Auvergnat, faisait la gueule (rires). » L’histoire a plusieurs versions, mais peu importe, elle symbolise un lien entre une ville et ses sportifs. Les joueurs actuels sont, eux, plus prévisibles, moins fantasques (ou plus discrets), vivent plutôt à Charleville-Mézières, à vingt minutes de Sedan, et, après les rencontres, ils filent. « Quand j’étais joueur, on fréquentait le club-house jusqu’à 3 heures du matin, avec les supporters. On les connaissait tous, jure Sachy. Ce n’est plus l’esprit aujourd’hui. Ce qui fait le plus mal au cœur, c’est que les gens ne sont plus heureux. »
Dans la grisaille ambiante, il y a tout de même des éclaircies. Demi-finalistes de la Gambardella en 2010 et 2011 lors des deux dernières saisons, les jeunes Sedanais se sont qualifiés, dimanche, pour le dernier carré en battant Toulouse (1-0). Ils représentent l’avenir, prophétise Francis Tissot, président de l’association (section amateur), fils de Roger, médecin historique du club et l’un de ses plus vieux licenciés (58 années). « Même si on descend en National, on pourra s’appuyer sur un noyau de jeunes : nos 17 ans nationaux sont premiers de leur groupe, nos 19 ans nationaux sont deuxièmes. » Hureaux veut également « essayer autre chose. Sedan doit retrouver des joueurs en symbiose avec le peuple ardennais, avec l’histoire du club. Je ne reproche rien aux joueurs actuels, ils sont dans le système. Mais c’est le moment de s’appuyer sur le centre de formation. Il faut du terreau ! »
Et, avec de la patience, « il y aura des jours meilleurs, prie Claude Brény. Le club ne mourra pas, même s’il se retrouve dans les divisions inférieures. Il restera toujours quelque chose, les racines… »
YOHANN HAUTBOIS (avec P. R.)
(1) Romancier, billettiste dans l’Ardennais, il a rédigé plusieurs ouvrages sur le club sedanais.
(2) Le 10 mai 1940, l’Allemagne nazie lançait une grande offensive dans la région et sur la ville, la « percée de Sedan », considérée comme un des plus grands désastres militaires de la France.
- maxime
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