jerry08 a écrit:Qui pourrait scanner l'article de l'Equipe du jour sur Olivier Quint ?
Je viens d'apercevoir ça sur leur site internet mais n'ai pas l'acces .
Article du journal "L'Equipe"
L'ancien milieu offensif de Nantes n'oubliera jamais comment Bruno Metsu lui en a fait baver, à Sedan, pour le relancer après trois mois de chômage.
En bref
47 ans
Milieu offensif
Joueur : FC Rouen (1990-1995), RC Épernay Champagne (1995-1996), CS Sedan (1996-2001), FC Nantes (2001-2006).
Palmarès : vainqueur du Trophée des champions en 2002.
« Quel est le joueur le plus fort avec qui vous avez joué ?
Jérémy Toulalan. Quand on l'a vu arriver (à Nantes), on s'est dit qu'il n'allait pas rester longtemps. Il était tout timide, mais tu sentais déjà qu'il avait un abattage, une qualité de récupération et de passes. Je lui disais : "Cours, récupère le ballon et donne-le moi." (Rires.) J'ai toujours su qu'on avait besoin de mecs comme ça dans une équipe. Ce n'était pas un grand technicien, mais il a joué en équipe de France, il a fait une Coupe du monde (2010). Sur l'ensemble de sa carrière, c'était le meilleur.
Le plus fort contre lequel vous avez joué ?
David Beckham. C'est beau à voir quand tu es en tribunes ou quand tu regardes un match à la TV. Mais quand tu es au coeur du jeu et que tu vois ce qu'il fait, c'est fou. Il avait une qualité de passes, une précision, notamment sur les coups de pied arrêtés. Tout ce qu'il faisait, il le faisait plus vite et surtout proprement. En fait, je jouais mais je le regardais en même temps. Il était de mon côté, on s'est croisés souvent.
Le plus fou ?
Farid Bououden. Avec Sedan en National contre le Paris FC (victoire 3-1, en septembre 1997), j'avais pris gifle, coup de boule, tacle, pain. Il m'avait massacré. J'étais ressorti avec un oeuf de pigeon. Je ne sais pas ce qu'il avait ce jour-là mais il m'en voulait. Sur un crochet, il m'avait donné un coup de tête sans que l'arbitre le voie. Il était malin, mais complètement cinglé. Avant chaque match, il mettait un coup de boule sur la barre pour s'échauffer, sauf qu'une fois, il s'était ouvert le crâne et n'avait pas pu jouer.
Le plus drôle ?
Nicolas Sachy. Il chambrait autant ses partenaires que ses adversaires et le public. On se fendait la gueule avec lui. Je me souviens qu'une fois, il s'était démis l'épaule en faisant de la luge, en stage avec Sedan. On y allait tranquille, mais lui était toujours à fond. On avait dit qu'il s'était blessé pendant un entraînement spécifique pour les gardiens. On ne pouvait pas dire qu'il avait déconné, pour les assurances.
Avec quel joueur perdu de vue aimeriez-vous renouer contact ?
Luis Satorra. Il est parti vivre aux États-Unis, où il a suivi son ex-femme américaine. Il est coach de deux équipes, filles et garçons (moins de 15 ans et moins de 18 ans) en Caroline du Nord (au Triangle United, à Raleigh). On s'est revus aux 100 ans de Sedan, en septembre, après 10 ans sans se voir. On a vécu de super moments, on était très proches. Je lui ai dit que j'irais le voir là-bas.
Quelle est l'anecdote que vous n'avez jamais osé raconter ?
En 1998, après un 0-0 de merde à Fréjus avec Bruno Metsu, on reste à l'hôtel le soir, avant de repartir en avion de ligne le dimanche. Interdiction de sortir, alors on squatte le bar. Après quelques bières jusqu'à 2 ou 3 heures du matin, Metsu appelle le serveur pour lui demander qu'on remonte. Il nous attendait, planqué, dans les escaliers. Un par un, il nous a mis minables. Le lendemain, on rentre. Il fait venir le président (Pascal Urano) et présente sa démission dans le vestiaire, en disant qu'il se sent trahi. Je prends la parole pour le convaincre de rester. Ce qu'il fait. On a pratiquement tout gagné jusqu'à la fin et on est montés en D2.
Bruno Metsu est-il l'entraîneur qui vous a le plus marqué ?
Ils m'ont tous marqué mais lui m'a relancé. Quand j'arrive à Sedan (à 25 ans), j'ai 5-6 kg en trop, je sors de trois mois de chômage pendant lesquels j'ai fait la fête après une saison galère à Épernay (N2). Il me remet au niveau physique. Un dimanche matin, après un match nul à Avranches (2-2), il me dit devant tout le monde : "Quint, je sais pas ce que tu manges, je sais pas ce que tu bois, mais t'es gros, t'avances pas ! À partir de lundi, t'es pesé tous les jours." J'ai tout perdu. Tout le monde en chiait mais adhérait à son discours. Alex Dupont était plus jovial, plus proche des joueurs. Tous les matins, il me disait : "Ça va, meilleur joueur du Championnat ?" Ça te flatte, ça te met en confiance.
Quel est votre plus gros regret ?
J'en ai plusieurs, comme celui de ne pas avoir joué avec Éric Carrière à Nantes, alors que j'étais venu pour ça. On a fait un match ensemble (0-1 à Guingamp, le 25 août 2001, puis Carrière a été transféré à Lyon), et j'ai senti qu'on avait des affinités. La saison précédente, avec Sedan, on finit cinquième mais je suis persuadé qu'on pouvait jouer le titre. J'aurais bien aimé gagner quelque chose. Ce n'est pas passé loin en Coupe de la Ligue (en 2004), avec la panenka ratée de Mika (Landreau en finale, contre Sochaux [1-1, 4-5 t.a.b.). Je lui en ai voulu bien sûr, comme beaucoup. On n'avait pas compris. Il s'était excusé après dans le car. »
Sa vie d'ex
Olivier Quint prend sa retraite en avril 2006 après deux dernières saisons gâchées par une blessure. Mais il n'arrête pas de jouer pour autant. « Le foot, c'est ma vie. » Après son départ de Nantes, il reste dans la région et reprend une licence en amateurs, avant de devenir entraîneur, en parallèle de ses autres activités. Patron de restaurants, « un métier qui (lui) plaisait mais où les gens sont fous », puis gérant d'une salle de sport, il se tourne vers le coaching à son arrivée en 2013 à l'AC Chapelain, qu'il dirige depuis 2016 en R2. « J'aimerais bien aller au-dessus pour voir si j'en ai les capacités », confie celui qui s'est toujours décrit comme un « compétiteur ».
À La Chapelle-sur-Erdre, repaire d'anciens joueurs nantais proche de la Beaujoire, et qui héberge également le centre d'entraînement du FC Nantes, Quint, toujours affûté et sans un cheveu blanc, ne fait pas son âge (47 ans). Même avec sa paire de lunettes, le gaucher a toujours cette classe naturelle. « Je fais ce que je veux, je fais ce que j'aime, je m'entretiens », lâche-t-il. Ancien consultant pour France Bleu Loire Océan, il jongle désormais entre un poste d'éducateur sportif auprès de jeunes filles dans un lycée et celui de commercial chez Orhon Sports, distributeur de la marque italienne Macron en France, qui équipera le FC Nantes la saison prochaine. Quint en profitera peut-être pour retourner voir jouer son ancien club, car cette saison, il n'y est « pas encore allé ».
Publié: 24 Oct 2019, 22:52
