16 novembre 2004 > Chronique du passé

D'Albeau à Dugauguez

Allez Sedan.com

J'avais 12 ans... c'était en 1965. J'occupais alors mes dimanches après-midi au cinémas. Jusqu'à ce jour où l'un de mes copains me proposa de l'accompagner au foot ! Cette année 65 fut mémorable : une finale de LA coupe.
un émouvant témoignage de sanglier51



J'avais 12 ans... c'était en 1965. J'habitais près du pont de chemin de fer à Torcy-Cités, et j'occupais alors mes dimanches après-midi à l'Eden, l'Excelsior ou au Palace; bref, j'étais dingue de cinoche! Jusqu'à ce jour où l'un de mes copains me proposa de l'accompagner au foot ! Drôle d'idée: est-ce que le meilleur des joueurs pouvait rivaliser avec Ben-hur ou Spartacus, Buffalo-bill ou Winetoo? Certainement pas! Mais la curiosité l'emporta et me voilà derrière les buts, sous le tableau d'afichage, entouré d'une bande de fous furieux criant, rigolant, engueulant l'arbitre et les joueurs, buvant de la bière ou des sodas et mangeant des frites ! Quelle merveilleuse sensation de liberté, loin de l'atmosphère feutrée des après-midi dominicaux à la maison !
C'était un SEDAN-ROUEN. et malgré la défaite (1-3),je suis tombé en amour (comme disent les Québécois) avec la glorieuse Union Sportive de Sedan-Torcy et son maillot bleu (à l'époque,Sedan avait un look "Equipe de france").

Cette année 65 fut mémorable: premier voyage à REIMS par le train des supporters pour une demi-finale de coupe d'anthologie: 4-3 devant le Stade Français et les portes du parc des princes grandes ouvertes à une bande de gamins qui s'appelaient Perrin (Dédé, dit le Beatle), Herbet, Lemerre, Marie, Tordo, Cardoni, Gasparini, Roy, Rastoll, encadrés par quelques "anciens" : Max Fulgenzy, dit "Pétrolette", Salaber, etc...Toutes les Ardennes pleurèrent avec eux lorsqu'un arbitre du nom de kitabdjian les priva de la récompense suprême en oubliant de siffler, à cinq minutes de la fin des prolongations de la première finale un penalty que toute la France avait vu sur ses téléviseurs en noir et blanc.

Suivirent plusieurs années de passion folle: arrivés très tôt au stade, mon frère et moi prenions place dans les gradins, toujours au même endroit. A Albeau, les vibrations du vieil édifice étaient fabuleuses quand tout le stade portait son équipe; pas de kop organisé, peu de matériel ou de costumes aux couleurs du club, sinon quelques vieilles casquettes, mais un enthousiasme qui transformait la vieille arêne en chaudron!

Celà a duré plusieurs années puis j'ai dû quitter la verte Ardhuin pour aller m'établir à REIMS.
J'ai bien fréquenté Delaune quelques temps, sans jamais y retrouver la même flamme. puis la vieille passion s'est réveillée et depuis deux ans, alors que je vis à 500 mètres de l'enceinte rémoise, les soirs de match, je prends la route eud'cheu nous avec ma fille et mon neveu. Direction: Dugauguez!
C'est sûr, c'est plus Albeau: c'est plus confortable, les supporters sont bardés de rouge et vert, c'est propre et moderne, la sono est audible, y a des stadiers partout. Je l'aime bien notre nouvelle antre, surtout qu'elle fait baver de jalousie les rémois avec leur stade playmobil. Cependant, j'ai l'impression, parfois, que Sedan a enterré un peu de son âme en rasant Albeau. Je sais, c'était inévitable mais ça fait toujours drôle de voir s'estomper dans le temps les souvenirs de son enfance.

Bon, la nostalgie n'étant plus ce qu'elle était, je vais terminer par le vieux cri de guerre des peuples de nos forêts profondes:
AAAAALLLLLEEEEEZZZZ SEEEEEEDDDDAAAANNN !


La photo appartient au site http://fsgiv.chez.tiscali.fr/stade/ ou il est possible de retrouver en images toutes l'histoire du stade Dugaugez.

Note: Merci à sanglier51 pour cet émouvant témoignage.