1999 : Le retour des Sangliers en L1
Dans lhistoire dun club de football, les moments de liesse sont parfois rares. Pour ce qui est du CS Sedan-Ardennes, ils sont nombreux et lun des derniers remonte à mai 99 avec laccession en division 1 et ce à lissue dun match mémorable disputé à Emile-Albeau, à savoir Sedan-Saint Etienne. Il y a déjà ! - cinq ans de cela
Plantons le décor : après avoir disputé et
perdu la finale de la coupe de France devant le FC Nantes (1-0 et un certain M.Garibian au sifflet !), le CSSA sen va -cette fois en championnat- en territoire lillois concéder la défaite, sur un score identique. Après la grande désillusion du Stade de France, les Ardennais vont-ils abdiquer en championnat ? Ce serait vraiment trop idiot au vu des efforts prodigués jusque-là
A Grimonprez-Jooris, les Sedanais ont attiré la grande foule puisque le record daffluence datant de 23 ans (derby Lille-Lens) est battu ce qui na rien détonnant car ils produisent un football attrayant, le goal-average étant éloquent: 56-31 !
Lapothéose se déroule dans les Ardennes, le samedi 29 mai 1999. Elle est attendue par tout un peuple qui sarrache les billets ! La presque totalité est partie en une seule journée et donc, en toute logique, cette « finale de championnat » va se dérouler à guichets fermés ! A coup sûr, le « marché noir » fonctionnera aux portes du stade
Les données sont simples : pour retrouver le paradis, Sedan doit impérativement vaincre Saint-Étienne !
Cet événement considérable némeut pas outre mesure les joueurs sedanais, deux dentre eux, à savoir Olivier Quint et Cédric Mionnet sen vont même au collège de Carignan alors que Jean-Michel Luciani, Fabien Brandes, Pius NDiéfi et toujours Cédric Mionnet se rendent à lécole de Balan, le tout à la rencontre délèves assurément supporters
De linsouciance ? Non, de la sympathie, voilà tout ! « Et ils sont là, et ils sont là les Sedanais » chantent tous en chur ces derniers, Cédric simprovisant, geste à lappui, chef dorchestre !
Si les « Verts » préparent ce choc en se mesurant à léquipe nationale du Gabon Brazzaville, Sedan ne change rien à ses habitudes.
A la une de « LArdennais », au-dessus dune photo du groupe ardennais prise au
Stade de France, on peut lire « Les Sedanais sont à 90 minutes de la Division 1 » et, en pages centrales « La D 1 à portée de mains. Pour assurer sa place au sein de lélite, Sedan repart à la chasse de ce fameux point qui ferait son bonheur. Il faudra le prendre devant Saint-Étienne, le champion 99. »
Alors que Luis Satorra -à qui on doit offrir un sanglier en bronze avant le coup denvoi- affirme « ne rien lâcher ! », Patrick Remy ne peut compter sur Pabois et Jouault mais le coach ardennais se dit « très confiant car, dans les différents moments clés de la saison, nous avons toujours été présents. » Avec humour, il est aussi pronostiqué « Au Vert, ça passe ! » et les Anciens de lUAST que sont Henri Nicolas, Simon Frasac, Pierre Bohant, Jean Rambout et Marcel Sisko témoignent leur
confiance. A vérifier
Dans son édition du dimanche, « LArdennais », en caractères gras et sous six colonnes, titre « On est en D 1 ! » En effet, « Le jour de gloire est arrivé pour Sedan qui, en cartonnant Saint-Étienne grâce à Mionnet, Quint et Di Rocco, a terminé en apothéose une extraordinaire saison. »
Ils étaient 13 500 à sêtre donné rendez-vous à Emile-Albeau. Il revenait à M.Puyalt de diriger les débats. Lhôte forézien sétait présenté avec Janot, Billong (puis Guillou), Fichaux, Leclercq (puis Sablé), Potillon, Ferhaoui, Bouradène, Pontal, Fayolle (puis Ponsart), Subiat et Revelles alors que le CSSA misait sur Sachy, Borbiconi (puis Dangbeto), Oliveira, Satorra, Elzeard, Deblock, Crosnier (puis Laquait), Faure, Quint, Mionnet, NDiefi (puis Di Rocco).
Au coup de sifflet final, « Albeau se mis à chavirer », la bande à Patrick Remy laissant pour sa part exploser sa joie alors que les dirigeants ardennais se donnaient laccolade.
Dans le vestiaire sedanais, on pouvait entendre « cette fois, cest fait ! » (M. Bérard), « cest laboutissement de quatre années avec cette soirée historique » (P. Urano), « il ny a que le football et les
femmes pour donner de telles sensations ! » (P. Remy), « cest extraordinaire » (L. Satorra), « on a fait notre boulot » (N. Sachy), « vu lambiance quil y avait dans le stade, cétait un plaisir de se défoncer » (C. Mionnet), « je vis là un moment unique dans ma carrière » (F. Fouzari), « ce soir, on savoure une soirée extraordinaire » (O. Quint).
Pour sa part, Alain Bompard, le Président de lASSE, avouait « être heureux pour les Sedanais compte tenu de leur parcours en championnat et en coupe » et dajouter « quant à Olivier Quint, cest un très beau joueur qui nous intéresse
»
Ainsi donc, comme lavait pronostiqué Bruno Metsu, on retrouvait, au final, dans lordre, Saint-Étienne, Sedan et Troyes, un trio qui rejoignait donc lélite. Le club ardennais avait dû attendre 25 ans
Cétait « le grand soir de Sedan » et, il restait aux acteurs mais aussi à de nombreux supporters, à se rendre sous un chapiteau pour y déguster « une choucroute garnie de
bonheur ! »
Claude LAMBERT