24 novembre 2004 > Chronique du passé

1999 : Le retour des Sangliers en L1

Allez Sedan.com

Dans l’histoire d’un club de football, les moments de liesse sont parfois rares. Pour ce qui est du CS Sedan-Ardennes, ils sont nombreux et l’un des derniers remonte à mai 99 avec l’accession en division 1 et ce à l’issue d’un match mémorable disputé à Emile-Albeau, à savoir Sedan-Saint Etienne. Il y a –déjà ! - cinq ans de cela…

Plantons le décor : après avoir disputé et… perdu la finale de la coupe de France devant le FC Nantes (1-0 et un certain M.Garibian au sifflet !), le CSSA s’en va -cette fois en championnat- en territoire lillois concéder la défaite, sur un score identique. Après la grande désillusion du Stade de France, les Ardennais vont-ils abdiquer en championnat ? Ce serait vraiment trop idiot au vu des efforts prodigués jusque-là…

A Grimonprez-Jooris, les Sedanais ont attiré la grande foule puisque le record d’affluence datant de 23 ans (derby Lille-Lens) est battu ce qui n’a rien d’étonnant car ils produisent un football attrayant, le goal-average étant éloquent: 56-31 !

L’apothéose se déroule dans les Ardennes, le samedi 29 mai 1999. Elle est attendue par tout un peuple qui s’arrache les billets ! La presque totalité est partie en une seule journée et donc, en toute logique, cette « finale de championnat » va se dérouler à guichets fermés ! A coup sûr, le « marché noir » fonctionnera aux portes du stade…

Les données sont simples : pour retrouver le paradis, Sedan doit impérativement vaincre Saint-Étienne !

Cet événement considérable n’émeut pas outre mesure les joueurs sedanais, deux d’entre eux, à savoir Olivier Quint et Cédric Mionnet s’en vont même au collège de Carignan alors que Jean-Michel Luciani, Fabien Brandes, Pius N’Diéfi et toujours Cédric Mionnet se rendent à l’école de Balan, le tout à la rencontre d’élèves assurément supporters… De l’insouciance ? Non, de la sympathie, voilà tout ! « Et ils sont là, et ils sont là les Sedanais » chantent tous en chœur ces derniers, Cédric s’improvisant, geste à l’appui, chef d’orchestre !

Si les « Verts » préparent ce choc en se mesurant à l’équipe nationale du Gabon Brazzaville, Sedan ne change rien à ses habitudes.

A la une de « L’Ardennais », au-dessus d’une photo du groupe ardennais prise au… Stade de France, on peut lire « Les Sedanais sont à 90 minutes de la Division 1 » et, en pages centrales « La D 1 à portée de mains. Pour assurer sa place au sein de l’élite, Sedan repart à la chasse de ce fameux point qui ferait son bonheur. Il faudra le prendre devant Saint-Étienne, le champion 99. »

Alors que Luis Satorra -à qui on doit offrir un sanglier en bronze avant le coup d’envoi- affirme « ne rien lâcher ! », Patrick Remy ne peut compter sur Pabois et Jouault mais le coach ardennais se dit « très confiant car, dans les différents moments clés de la saison, nous avons toujours été présents. » Avec humour, il est aussi pronostiqué « Au Vert, ça passe ! » et les Anciens de l’UAST que sont Henri Nicolas, Simon Frasac, Pierre Bohant, Jean Rambout et Marcel Sisko témoignent leur… confiance. A vérifier…

Dans son édition du dimanche, « L’Ardennais », en caractères gras et sous six colonnes, titre « On est en D 1 ! » En effet, « Le jour de gloire est arrivé pour Sedan qui, en cartonnant Saint-Étienne grâce à Mionnet, Quint et Di Rocco, a terminé en apothéose une extraordinaire saison. »

Ils étaient 13 500 à s’être donné rendez-vous à Emile-Albeau. Il revenait à M.Puyalt de diriger les débats. L’hôte forézien s’était présenté avec Janot, Billong (puis Guillou), Fichaux, Leclercq (puis Sablé), Potillon, Ferhaoui, Bouradène, Pontal, Fayolle (puis Ponsart), Subiat et Revelles alors que le CSSA misait sur Sachy, Borbiconi (puis Dangbeto), Oliveira, Satorra, Elzeard, Deblock, Crosnier (puis Laquait), Faure, Quint, Mionnet, N’Diefi (puis Di Rocco).

Au coup de sifflet final, « Albeau se mis à chavirer », la bande à Patrick Remy laissant pour sa part exploser sa joie alors que les dirigeants ardennais se donnaient l’accolade.

Dans le vestiaire sedanais, on pouvait entendre « cette fois, c’est fait ! » (M. Bérard), « c’est l’aboutissement de quatre années avec cette soirée historique » (P. Urano), « il n’y a que le football et les… femmes pour donner de telles sensations ! » (P. Remy), « c’est extraordinaire » (L. Satorra), « on a fait notre boulot » (N. Sachy), « vu l’ambiance qu’il y avait dans le stade, c’était un plaisir de se défoncer » (C. Mionnet), « je vis là un moment unique dans ma carrière » (F. Fouzari), « ce soir, on savoure une soirée extraordinaire » (O. Quint).

Pour sa part, Alain Bompard, le Président de l’ASSE, avouait « être heureux pour les Sedanais compte tenu de leur parcours en championnat et en coupe » et d’ajouter « quant à Olivier Quint, c’est un très beau joueur qui nous intéresse… »

Ainsi donc, comme l’avait pronostiqué Bruno Metsu, on retrouvait, au final, dans l’ordre, Saint-Étienne, Sedan et Troyes, un trio qui rejoignait donc l’élite. Le club ardennais avait dû attendre 25 ans…

C’était « le grand soir de Sedan » et, il restait aux acteurs mais aussi à de nombreux supporters, à se rendre sous un chapiteau pour y déguster « une choucroute garnie de… bonheur ! »


Claude LAMBERT