Ses parents, Wladyslas et Marie, arrivent en 1927 dans le Pas-de-Calais. Là, au moins, il y a du travail.
La famille habite à Calonne-6, tout prêt d'un terril, "le plus grand du coin".
Joseph, l'un de ses sept frères, joue à l'US Auchel avec Wisniewski, aussi prénommé Maryan. Et Léonard opère à Saint-Germain. Maryan, né le 14 mars 1936 à Calonne-Ricouart, suit Joseph, quitte Auchel pour Saint-Quentin. Il dispute un match amical contre l'UAST. Son opposant direct est Célestin Oliver. Sitôt la partie terminée, Louis Dugauguez lui tape sur l'épaule : « on t'embarque ! » Maryan n'est pas encore majeur et le paternel donne son accord.
Juillet 55, entrée aux Draperies Sedanaises le même jour que Louis Lemasson. Il loge avec Alex Roszak qui bosse à la GBA. L'entraînement est tôt puis tous se retrouvent chez madame Maillard, pour le petit-déjeûner, avant d'aller au boulot, lui comme électricien.
Sedan monte en D 1. Il débute face au Niçois Ujlaki. « T'occupes pas de l'adversaire ! » dixit « M'sieur Louis ».
Septembre 56 : c'est l'armée à Charleville puis au Bataillon de Joinville -il remporte le challenge Kentich- enfin direction l'Algérie.
Avec Walter et Camberlain, il est remplaçant lors de la finale Sedan-Troyes de 56. Du coup, la prime est divisée par trois !
Avec son tempérament de gagneur, toujours efficace et sobre, le voilà international Espoirs et « B ».
Mai 61 : finale de Coupe contre Nîmes. Notre demi-aile est « sur des braises » ! A ses côtés, Michelin et Hatchi. « Un trio formidable ! » dit-il.
Il est appelé, en novembre 61, en Equipe de France, à Sofia, où la Bulgarie s'impose. Toutefois Dugauguez le félicite pour sa prestation. Suivent douze autres capes.
Juin 63 : Maryan -père de Bruno- quitte l'UAST pour le Stade Français qui, en demi-finale de Coupe, rencontre Sedan à Reims. Pas lui car la veille du match son père décède de la silicose. « Malgré des appels pressants, je ne pouvais jouer » Sedan se qualifie pour l'apothéose.
Deux saisons durant, il s'expatrie en Belgique, à l'Union Saint-Gilloise et il ouvre à Sedan, avec son épouse Claudine, le magasin « Maryan Sport ».
Le démon le reprend et Reims, à nouveau Sedan, enfin Bouillon, l'accueillent.
Toujours fidèle au stade municipal, Maryan est maintenant un adepte du footing. Au Banet, il est presque incognito, lui qui a pourtant affronté en avril 63 un certain Pelé.
Claude LAMBERT
Synakowski se fera un nom avec son prénom : Maryan. Et, pour les intimes, "Marrech".
Photo : Claude Lambert