Il y a 29 ans, Ivica Osim...

Il y a 29 ans, en aout 1975, le club de Sedan perdait un de ses joueurs qui ont le plus marqué leur passage dans les Ardennes. Grand par la taille (1,89 m pour 82 kg), il l’était aussi -et surtout- par la Classe… avec un « C » majuscule ! Ce charmant garçon n’est autre que… Ivica Osim !



Celui que l’on surnommait Ivan est né le 6 mai 1941 à Sarajevo. Il aurait pu faire une brillante carrière dans l’enseignement car il est licencié en mathématiques alors que, pour sa part, son épouse Asima est ingénieur en électronique.

Lorsque Osim arrive dans les Ardennes, en juillet 72, il a deux enfants : Amar et Irma. « Le plus beau souvenir que je garderai de Sedan ? La naissance du troisième… » s’est plu à dire, bien après son départ, celui qui nous venait tout droit du Racing-Pierrots de Strasbourg-Meinau.

A l’époque, dans les Ardennes, on se souvenait surtout de sa brillante prestation avec l’équipe nationale yougoslave qui, en avril 68, ridiculisa à Belgrade, le onze français -comprenant le Sedanais « Nénette » Herbet- alors entraîné par un certain… Louis Dugauguez (5-1)

Le 10 juillet 72, il n’était pas à la reprise de l’entraînement à Sedan car d’autres clubs (Metz, Nice et Bordeaux) lui faisaient les yeux doux mais, il avait donné sa parole aux dirigeants ardennais.

Il revint à « M’sieur Louis » flanqué du docteur Pierrot alors président du club des supporters « Allez Sedan » d’aller quérir, en Alsace même, la précieuse signature.

« Pour nous, Ivica est, avec sa classe énorme, une recrue de première valeur et il apportera à notre formation l’équilibre qui lui fait défaut » avance M. Dugauguez qui peut déjà miser sur Tordo, Jérome, Beaurain, Médot, Farrabi, Fugaldi, Le Bihan, Cardoni, Rampant, Dellamore, Wicke, Collinet, Caron et Pierron.

Lors de sa première apparition à Sedan, Osim est aussi accueilli par le docteur Tissot, médecin du CSSA, Michel Charlot, responsable des équipes de jeunes et Pierre Vautelet, soigneur de l’équipe pro.

Les responsables sedanais veulent profiter de ses connaissances approfondies en matière de football pour faire de lui un éducateur. Et, quand on sait que, sur un terrain, le ballon qui lui colle littéralement à la chaussure, ne peut lui être subtilisé, on peut être assuré que cette arrivée permettra au club ardennais de bien se comporter en division 1. Au moins pendant trois saisons, celles qu’il doit passer ici. Son entente avec Mustapha Dahleb est aussi prometteuse…

Son style inimitable, sa technique hors pair et sa vision du jeu vont enchanter à maintes reprises le public d’Emile-Albeau.

Mais, fin août 75, à 34 ans, au terme de son contrat, « le Grand » retrouve l’élite française à… Valenciennes, aux côtés notamment de Jean-Luc Fugaldi. Une certitude : Jean-Pierre Destrumelle, le coach nordiste, qui nourrit une grande admiration pour Osim -et il n’est pas le seul !- a fait le « bon choix » !

Ivica aurait aimé jouer encore à Sedan, ses dirigeants -dont Roger Pierrot devenu président du CSSA- le souhaitaient également mais, financièrement, « ce n’était pas possible » assurait-on dans les sphères dirigeantes sedanaises.

En ayant repris l’entraînement avec ses coéquipiers sedanais, Yvica Osim donnait encore plus de regrets à tout un peuple qui avait pour lui les yeux de chimère…


Article et photo : Claude LAMBERT

Note:


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