Ce gâchis phénoménal me rend malade » : Gilles Dubois réagit après la relégation du CS Sedan Ardennes
Passionné par le club du CS Sedan Ardennes, où il a joué et où il fut président délégué, avant d’être révoqué par son frère Marc, Gilles Dubois s’exprime après la décision de reléguer le CSSA dans les bas-fonds du foot français.
Gilles Dubois à Sedan en 2017, année où il fut révoqué du club par son frère Marc Dubois.
Quel a été votre sentiment en apprenant la relégation du club ?
C’est une catastrophe ! Pour la ville, pour le département, pour ce club historique. Ma première pensée a été pour les salariés, puis pour les supporters, car je sais trop ce que ça représente pour eux. J’ai le sentiment d’un gâchis phénoménal, et ça me rend malade. J’ai un peu un sentiment de honte aussi, même si je ne prends pas ma part dans cette affaire.
Selon vous, ce « gâchis » était évitable ?
Je suis assez mal placé pour en parler puisque je suis débranché depuis six ans… Mais ce qu’on avait réussi à faire en deux ans, avec un réel travail d’équipe et avec des Ardennais, ça avait fonctionné puisqu’en quinze mois, on était remonté en National. Je n’ai pas trop envie de m’épancher sur ces gens-là… Il va falloir zapper très vite, parce que c’est difficilement supportable.
Mais ces derniers mois, les retours que vous aviez vous faisaient-ils présager un tel scénario ?
J’ai été au cœur du réacteur, et là je ne l’étais plus. Même si pendant le procès scandaleux qui m’a été fait (par son frère Marc, pour diffamation, que Gilles a remporté en appel à Reims, NDLR), j’ai eu des discussions avec des gens du club, malgré tout, personne n’aurait pu prévoir ça. C’est d’ailleurs un des grands reproches faits par les politiques et tout le monde, à savoir que rien n’était préparé.
Ce qui vous a valu un procès, c’est notamment d’avoir dit dans un média que les dirigeants étaient « en train de faire mourir le club ». C’était en 2020…
Oui, et ça m’énerve d’avoir été visionnaire !
« Rien n’était préparé », dîtes-vous, d’où ce sentiment d’urgence dans les dernières semaines ?
Exactement. Un départ ça se prépare ! Si depuis un an – et on peut le comprendre –, on ne veut plus investir, on prépare le terrain. Mais là, en quinze jours de temps, les gens ont été mis devant le fait accompli. Quand on parle aux supporters d’une montée en Ligue 2, et qu’aujourd’hui ils voient ça, ils ont un sentiment de trahison, ils ne comprennent pas ! C’est une sortie dramatique !
Pour se défendre, votre frère met en avant l’argent qu’il a investi personnellement (14 millions d’euros, NDLR)…
Au bout d’un moment, il faut arrêter de dire qu’on a mis de l’argent, parce que vu le résultat, on va se dire que c’est une piètre gestion. Ce n’est pas blâmable de vouloir stopper, mais encore une fois on l’anticipe. Là on a l’impression que c’est un départ comme un voleur.
Selon vous, est-ce que la rétrogradation signifie l’arrêt de mort du club, ou gardez-vous de l’espoir ?
La DNCG arbitre sur des éléments objectifs. Quand vous avez une impasse financière d’un côté, et que de l’autre il n’y a rien pour préparer la nouvelle saison, elle dézingue, c’est son mode opératoire !
Mais le club peut-il survivre à une telle dégringolade ?
Il va falloir. Là on est dans une phase d’abattement, mais il faut penser à la reconstruction en R1. Le club ne peut pas mourir ! Ce n’est pas possible !
Pourquoi en êtes-vous sûr ?
Le maire de Sedan l’a déjà dit, j’ai toute confiance en lui, et je sais aussi que des gens vont se battre. Je suis sûr que des investisseurs vont se réintéresser au club. Le point de blocage, on le connaît, on sait pourquoi les gens ne venaient plus… C’était stigmatisé sur une personne, c’est aussi simple que ça.
Sur les réseaux sociaux ou ailleurs, des supporters vous voient un peu comme leur dernier espoir. Est-ce possible que vous investissiez dans le club, ou que vous reveniez aux affaires ?
J’ai énormément de messages sur les réseaux, des messages admirables, de gens que je connais pratiquement tous. Mais il ne faut pas se faire d’illusion : je n’ai pas la surface financière. Mais je suis et je reste un soldat de Sedan. Et si on me demande d’aider, je suis là. Que les gens ne se méprennent pas, je ne suis à la recherche de rien. J’estime que ce qu’on a fait à l’époque était admirable, même si ça a été malheureusement cassé. Mais je garde un profond sentiment d’affection pour les supporters.
Risquent-ils de se détourner du club d’après vous ?
Non, je suis confiant. Au contraire, le fait d’être au fond du trou, surtout de cette manière-là, après un tel gâchis, ça va peut-être créer un élan de sympathie. On ne peut pas laisser ce club. Sedan, dans les Ardennes, c’est mythique ! Donc je suis certain qu’il y aura des bonnes volontés, même en R1. On l’a connue en 2013. Mais là c’est vrai que c’est encore pire : c’est la dégradation totale, puisqu’on quitte le national pour le régional. Imaginez-vous, ça fait 75 ans qu’on n’avait pas été à ce niveau… Vraiment j’en ai gros sur la patate.
xdi4b0lux a écrit:GAROT a écrit:https://www.lardennais.fr/id500992/article/2023-07-06/ce-gachis-phenomenal-me-rend-malade-gilles-dubois-reagit-apres-la-relegation-du
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Merci.