Il y a 12 ans...
Pour oublier le triste match de Vendredi, replongeons-nous dans le passé avec Claude Lambert. A Sedan, la coupe Gambardella, on connaît ! Certes, malheureusement, le CSSA ne la jamais remportée mais, le club ardennais nest-il pas allé à trois reprises en demi-finale ? Dailleurs, la saison dernière, les gamins de « Manu » Abreu ont été éliminés par leurs homologues nîmois juste avant lultime marche du Stade de France
Rageant, non ?
Mais, parmi toutes les rencontres qui ont jalonné lhistoire de ceux quon appelait auparavant les « juniors » et dorénavant les « 18 ans », il en est une toute particulière car lun des joueurs - pas Sedanais ! - qui y participa et sy distingua -et de quelle façon ! - est devenu très célèbre
Mais, de qui sagit-il ?
Nous sommes au début de lannée 1992. Il y a donc 12 ans de cela
La coupe Gambardella entre dans sa phase nationale. Sedan, dernier représentant ardennais, a été placé dans une poule qui réuni également Reims, Soissons et Maubeuge.
Et, Sedan accueille le voisin rémois tout aussi ambitieux
Pour en arriver là, le CS Sedan Ardennes a éliminé Chooz (8-1), Fumay (1-0), Rethel (7-2) et Tinqueux (1-0) alors que les Rémois ont fait mordre la poussière au RCC Troyes, au CO Châlons, à Fagnières et Germaine.
A Sedan, lentraîneur nest autre que Marc Kopniaeff. Il aligne Jadot, Henry, Pereira (puis Elmouaddabé), Billoir, Jolly, Vermandel, Kemicke (puis Docq), Afcour, Champagne, Bellot, Mukenge.
Chez les visiteurs, Dominique Pierquin (futur intendant au
CSSA !) fait confiance à Petit, Martin, Binoist, Gobert, Mottot, Cabourg, Dahmani, Minutolo, Loko, Pires, Soumano (réservistes: Butez et Certier).
La rencontre a lieu au stade Maurice-Christophe de Sedan, contigu au stade Emile-Albeau. Le temps est gris et la pelouse grasse.
Une centaine de spectateurs sest donnée rendez-vous autour de la main courante. Au coup denvoi, elle ne sait pas quelle va assister à un match fou, fou, fou
Chez les Sedanais, on ne parvient pas à exploiter toutes les occasions procurées et on se fait piéger par une équipe rémoise opérant à dix. Pourquoi cette infériorité numérique ? Elle est intervenue suite à lexpulsion dun joueur rémois qui, par la suite, fit parler de lui
en bien !
Le titre de « LArdennais » est explicite : « Sedan victime des contres rémois ». Dans « LUnion », on lit « Sedan a lutté jusquau bout ».
En effet, les jeunes Ardennais sinclinent par 4 à2, le Rémois Soumano réalisant « le coup du chapeau » (61e,75e,89e) Cabour ayant ouvert la marque (43e) alors que pour les locaux Munkengé (69e) et Billoir (77e) ont tenté de leur redonner espoir
On aurait pu penser que la 29 ème minute de jeu allait être le tournant du match mais, non ! A ce moment de la partie, Alain Gourdet, de Vrigne aux Bois, alors arbitre fédéral 2 et juge de touche international FIFA (épaulé par MM. Dupuis et Bourgoin), expulse
Robert Pires ! Mais, pour quel motif ? Suite à un contact aérien entre le prometteur junior rémois et lespoir sedanais Stéphane Bellot, son homologue sedanais, le capitaine visiteur, incapable de se contrôler, donne, à terre, de violents coups de pied à son vis-à-vis ce qui nest pas du goût du référée qui le sanctionne aussitôt. Jusque là très actif, Pires -jugé « inspiré » lors de sa dernière production, avec le Stade de Reims, en D 3, contre Beaune- vient donc dagresser sans raison explicite son adversaire direct et son renvoi au vestiaire n'est apparemment pas du goût de ses partenaires
Néanmoins, le onze rémois parvient à ses fins, c'est-à-dire à écarter de sa route des sedanais fort dépités. Leur obstination sest révélée insuffisante
« Victoire à la Pyrrhus » sexclame-t-on dans le camp rémois. Pour sa part, lentraîneur stadiste Pierre Phelipon -qui appelle familièrement le futur capé « Roberto »- est chagriné. Il reconnaît que le jeune rémois a été sorti « bêtement ». La commission de discipline ad hoc doit soccuper du « cas Pires » !
Peu après, Sedanais (à Maubeuge) et Reims -amputé de son meneur et capitaine- (devant Soissons) remportent leur match respectif, de quoi oublier dun côté la récente amère défaite et de lautre lexpulsion de la future « vedette »
Nempêche que le Stade Maurice-Christophe (du nom de lancien enseignant devenu par ailleurs responsable de longues années durant de « lEcole de foot sedanaise ») vient de vivre, sans le savoir, un moment « historique » dans la mesure où Robert Pires -né dans la cité des Sacres le 29 octobre 1973- fit par la suite un parcours remarquable avec le Stade de Reims, le FC Metz, lOlympique de Marseille et actuellement Arsenal cher à Arsène Wenger. Sans oublier les 79 sélections en Equipe de France !
Pour le futur Gunners, lorsquil fit ses grands débuts sous le maillot tricolore, en août 1996, face au Mexique, il était bien loin ce mercredi 15 janvier 1992 et ce carton rouge brandit au stade Maurice-Chrisptophe
Claude LAMBERT