Adieu Louis LemassonLe club de football de Sedan vient de perdre un de ses anciens joueurs en
l'occurrence Louis Lemasson.
Né le 22 février 1929 à La Vergne, ce Breton mesurait 1,76m pour 78 kg.
Il est arrivé à l'U.A.Sedan-Torcy le 1 er juillet 1955 en même temps que
Albert (Castres), Maryan (Saint-Quentin), Irigoyen (Vrigne aux Bois), Tillon
(Cannes) et "Kiki" Perin. Amateur, il nous est venu de Limoges où il fut
repéré par M. Louis Albert Oudart, homme du textile et surtout ancien
dirigeant de l'U.A.S.T.
Tout d'abord professeur d' Éducation Physique, il opta pour le statut pro et
il fit partie des fameux "footballeurs ouvriers" puisqu'il travailla aux Ets
Venbervesseles à Torcy.
Son premier match, il le disputa le 5 octobre 1956, au stade Émile-Albeau,
contre Strasbourg (3-1) au poste d'avant centre.
Louis porta le maillot sedanais de la saison 55-56 à la saison 63-64. Durant
tout ce laps de temps, il participa à 226 matches de championnat et,
reconverti à un poste d'arrière aile, il inscrivit deux buts "à la maison"
(contre Lyon, en 55-56 et face à Toulouse, sur penalty, en 58-59). En coupe
de France, il participa à 27 rencontres dont la finale victorieuse, en mai
61, au Parc des Princes, contre Nîmes et, ce jour là, malgré ou à cause de
la victoire, on le vit pleurer au coup de sifflet final sur l'épaule de
Louis Dugauguez...
Des "pépins", il en connu aussi, notamment le 20 avril 58, lors de
Angers-Sedan (1-1) où il termina avec une fracture du poignet et, surtout,
le 21 janvier 62, durant la rencontre Sochaux-Sedan (2-0), un choc avec le
doubiste Lachot lui valut une facture du péroné qui l'éloigna longtemps des
terrains puisqu'il ne fit son retour qu'au mois d'août de la même année.
Laissé libre par les dirigeants de l'époque, Louis Lemasson quitta les
Ardennes en juin 64 pour devenir, à 35 ans, entraîneur-joueur à Fougères,
club de DH Ligue Ouest. En fin de parcours, il prodigua encore et toujours
ses bons conseils à Lorient, Saint-Jean-D'Angélus et Gien.
Durant son long passage à Sedan, dont l'apothéose peut-être la double
confrontation en coupe d'Europe contre l'Atlético de Madrid, "Les Cahiers de
L' Équipe" le décrivirent de la sorte: "une volonté à toute épreuve, des
dégagements nets, de bonnes interventions sur l'homme et sur la balle".
Depuis son retour dans les Ardennes, le C.S.S.A. le relança à plusieurs
reprises afin qu'il prenne en main une équipe de jeunes mais, à ses dires,
la santé de son épouse l'en empêcha.
Il devait avoir le grand malheur de perdre celle-ci ainsi qu'une de ses
filles.
Assurément, Louis Lemasson, homme très réservé dont les fidèles supporters
ardennais appréciaient sa générosité -certains affirment qu'il était plus
rapide que Max Fulgenzy!- laissera un souvenir impérissable à tous ceux qui
l'ont côtoyé de près.
Oui, un "Ardent Ardennais" vient de nous quitter...
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