Un jour sans fin

Le Stade Louis-Dugauguez semble en effet être dans une boucle temporelle. Ni l'égalisation de Mamadou Diallo (photo, 86e) ni le statu quo miraculeux au classement ne pourront contrebalancer une énième déconvenue dans un match disputé en qualité de favori pour un club qui n'a plus gagné chez lui depuis quatre mois. Série encore en cours, donc...

28 ième journée de L2 2011/2012, vendredi 16 mars 2012

Vendredi 16 Mars 2012 • 20h00 • Stade Louis Dugauguez (23189)

mt : 1 - 1 • 6533 spectateurs • Arbitre : Hakim BEN EL HADJ

Le match avait pourtant bien commencé... Même si les premières offensives étaient angevines, Sedan presse haut à la récupération et sur un corner repoussé par deux fois, ouvre le score par l'intermédiaire d'une frappe de Florentin Pogba. Les Sedanais conservent la domination sans toutefois se montrer particulièrement dangereux tandis que de l'autre côté, Angers multiplie les coups de pied arrêtés. Et c'est sur l'un d'eux, un corner, que Malik Couturier égalise, reprenant de la tête un ballon déjà dévié au premier poteau. Douche froide sur un public agacé par un scénario qu'il connait par coeur et par une équipe qui semble subir à nouveau les évènements, attendant simplement la mi-temps.

La seconde période ne débutera pas de manière plus brillante : si quelques offensives parviennent à inquiéter Angers, la fébrilité transpire dans chaque transmission ou attaque adverse. Alors qu'un faux rythme s'installe et que le manque de justesse et de simplicité technique inquiète, c'est finalement le SCO qui va marquer grâce à un but sponsorisé par la Française des Jeux : contre favorable improbable qui place Gaëtan Charbonnier seul dans l'axe, ce dernier frappe, la balle est contrée par Kévin Boli et rompe Ulrich Ramé pris à contrepied. Si l'attaquant angevin peut remercier le dieu de son choix pour cette offrande invraisemblable, il n'empêche que Sedan voit une nouvelle fois un adversaire loin d'être favori lui passer devant au tableau d'affichage.

Avec les rentrées (un peu tardives ?) de Nicolas Fauvergue et d'Abdoulay Diaby, Sedan veut jouer l'attaque à fond... Encore faudrait-il qu'il en ait la simple possibilité car les erreurs dans les passes et le manque de solutions devant ne trompent personne. Lorsqu'un défenseur latéral ou un milieu défensif doit faire 6, 7, 8 touches de balle et contourner un adversaire qui pourrait partir seul au but en cas de contre favorable, c'est que quelque chose ne va pas dans l'animation. Alors certes, Mamadou Diallo sauve les meubles sur une belle frappe croisée à 5 minutes du coup de sifflet final et l'on pourra toujours se rassurer en regardant les résultats de nos adversaires, encore incroyablement favorables ce vendredi.

Seulement à force de recevoir des cadeaux toutes les semaines sans ne jamais en profiter, un moment arrivera où on arrêtera de nous en offrir et on pourra gagner tous les matchs que l'on veut, on restera derrière. Car Sedan n'est pas sur le podium et n'a donc pas son destin en main. Chaque match où le CSSA ne change pas l'écart qui le sépare de Reims ou de Clermont est un joker en moins pour le combler. Avoir 3 points de retard sur le podium à la trêve est une chose, que la différence soit la même - voire plus importante - dix matchs plus tard en est une autre.

Il serait bien trop facile et simpliste d'expliquer cela par le manque d'envie et de donner dans la formule populiste à base de "mouillez le maillot". Parce que c'est faux, qu'on a vu une réelle volonté d'aller chercher cette victoire, après l'égalisation. Mais aussi parce que le mal est plus profond, on ne se met pas dans de telles situations par hasard, encore moins si c'est une récidive.

Même après quatre mois sans victoire à domicile et même si certains le cachent bien, tous les supporters sont derrière vous. L'Aileron Sud ne vous a pas lâché et malgré un agacement perceptible (mais, il me semble, compréhensible à défaut d'être constructif) d'une partie du public, toutes les tribunes ont vibré pendant les dernières minutes, espérant une étincelle. On ne peut pas gagner à tous les matchs, c'est évident. Mais on aimerait bien pouvoir sortir du Stade Louis-Dugauguez avec le sourire, non pas parce qu'on fait des calculs avec les autres résultats de la soirée pour se remonter le moral et se dire que tout est possible, mais grâce au goût de la victoire.