Il y a 9 ans...

Depuis la création du club sedanais, bon nombre d’entraîneurs se sont assis sur le banc réservé aux « locaux ». En 1995, « Sedan en danger » et « Sedan : record en plongée » : les titres de la presse sont éloquents. Qui va relever le défi ? C’est… Bruno Metsu dont le nom a déjà circulé lors du limogeage de Michel Leflochmoan. Nous sommes le 12 mai 1995. Il y a 9 ans… Depuis la création du club sedanais, bon nombre d’entraîneurs se sont assis sur le banc réservé aux « locaux ». Il y a eu avant la seconde guerre mondiale Galland puis, pendant celle-ci, Schmitt et, ensuite, dans l’ordre ,Weinstock, Dugauguez, Vandooren, Tordo, Brény-Perrin, Roy-Perrin, Leflochmoan et Sarramagna.

L’ancien Stéphanois est démis de ses fonctions à l’issue d’une nouvelle défaite concédée à Emile-Albeau devant Le Mans (1-3). Il prend la direction du F.C. Mulhouse et -déjà- certains évoquent la venue de Dominique Bathenay, autre forézien qui a participé à l’épopée des « Verts », dont les rapports étroits avec Michel Rouquette sont bien connus.

« Sedan en danger » et « Sedan : record en plongée » : les titres de la presse sont éloquents. Qui va relever le défi ? C’est… Bruno Metsu dont le nom a déjà circulé lors du limogeage de Michel Leflochmoan. Nous sommes le 12 mai 1995. Il y a 9 ans…

Bruno le… patron se fait présenter l’effectif sedanais en compagnie de Jacky Le Bihan. Il sait que la saison s’achèvera après avoir disputé trois matches : Saint-Brieuc-Sedan, Sedan-Châteauroux et Sedan-Nancy. Sera-t-il le sauveur ?

Agé de 31 ans, originaire de Coudekerque, Metsu a tour à tour joué à Anderlecht (comme junior), Dunkerque, Hazebrouck, Valenciennes, Lille, Nice, Roubaix et Beauvais.

Sa carrière de technicien débute à Beauvais puis on le retrouve à Lille où il est « débarqué » ! Alors que « l’affaire VA-OM » fait partie du passé, Metsu arrive à Valenciennes où il connaît le même sort…

C’est, pour lui, le chômage et une certaine « traversée du désert » qui débute. Il effectue différents stages notamment à la Juventus de Turin et à l’Ajax d’Amsterdam.

Pour relever le défi, notre Chti emmène sa troupe en Belgique, le stage s’effectuant à Saint-Hubert. Trois jours de travail sauf pour Testa, Falette, Guery, Garbay, Diallo et Gombert, tous blessés. Les autres reviennent « cuits » mais avec le moral et l’espoir que la fin de saison sera souriante…

Sous le titre « Percer le granit breton. Match couperet à Saint-Brieuc où Sedan, condamné à réussir pour encore espérer, doit mettre un terme à une inquiétante famine », le journal « L’Ardennais » évoque bien sûr « Metsu, garçon à poigne qui a entamé une opération-commando».

Metsu espère que tous les garçons vont « mouiller le maillot » au Parc Fred Aubert. Et d’ajouter : « L’importance du résultat à Saint-Brieuc n’échappe à personne. Maintenant, il faut aller à fond jusqu’au bout ».

Sedan effectue sa virée en Armorique sans Wali Dieng malheureusement suspendu. Au terme d’une ultime séance d’entraînement, Bruno Metsu a finalement constitué une équipe jugée « classique » et qui évoluera en 5-3-2. On y retrouve Sansone, Vermandel, Jacquier, Pelletier, Guion, Hutteau Lestrade, Arpinon, Mazzeo, Courtet, Bonora et, en réserve, la paire Brandes-Falette. « C’est cette ossature qui aura à venger un honneur pour le moins délavé » lit-on dans le journal local qui rappelle que « Saint-Brieuc est, depuis le début de la saison, aussi en proie avec la relégation en National ».

Jean-Yves Chay, le coach briochin, reconduit pour sa part des garçons qui viennent de battre… Charleville (2-0) : Mantaux, Harvey, Hervé, Philippon, Druon, Nallet, Braud, Brose, Guyon, Ray, Khirat mais aussi les remplaçants Rosello et François.

En ce joli mois de mai, les clubs ardennais se voient donc offrir des adversaires bretons. Au Petit-Bois, l’Olympique de Charleville concède le nul devant Guingamp et son buteur Guivarc’h (3-3). Voilà un résultat qui n’a pas grande importance car les hommes de Moussa Bezaz se classent en milieu de tableau. Et le CSSA ?…

En première page, « L’Ardennais » affirme que « Sedan est pratiquement condamné » et, en rubrique sportive, un titre évocateur « La marée était noire. Réduit à 8 après avoir perdu 3 joueurs en seconde période, Sedan s’est incliné à sept minutes de la fin et a probablement dit adieu à la D 2 dans un contexte particulier ».

v Avant le coup d’envoi, le stade est chauffé à blanc par le speaker. D’un côté, les « Sangliers » et, de l’autre, les « Griffons ». Les 22 acteurs sont soucieux : il y a de quoi ! Côté ardennais, on a décidé d’opérer en contres En conséquence, les locaux monopolisent plus souvent le ballon, Mazzeo tente sa chance de loin, les mouvements sont le plus souvent amorcés par Bonora et Arpinon mais ils s’achèvent par des broutilles…

Depuis la ligne de touche, Metsu donne de la voix et demande à son équipe de resserrer les lignes. Le CSSA est « à la ramasse » et « sérieusement ballotté » jusqu’au repos qui est sifflé sur un score vierge.

A la reprise, les Sedanais paraissent plus… affamés ! Mais, ils sont réduits à dix suite à une faute de Vermandel (52e). Il ne sera pas le seul à être averti : Sansone et Falette feront partie de la liste. Les nerfs des Ardennais lâchent et comme M. Champet, l’arbitre de ce choc, est des plus « pointilleux », Guion à son tour passe du jaune au rouge (63e).

Fallette succède à Courtet et Sedan se contente de faire de la résistance. Pourtant accablé, le CSSA joue sa chance avec l’énergie du désespoir et guette la moindre erreur bretonne …

Hutteau se montre menaçant, Arpinon et Mazzeo mènent la révolte mais le dernier mot revient à Khirat qui fait exploser le stade en marquant l’unique but de la partie !

Il reste sept minutes à jouer… Trop peu pour envisager une égalisation, voire mieux…

Arpinon et Ray en viennent aux poings et ils doivent regagner les vestiaires prématurément ! Ce n’est pas tout : le Président Francis Roumy et le directeur sportif Michel Rouquette sont à leur tour expulsés du terrain ! Et Sedan s’incline par la plus petite marge qui soit…

Dans « L’Equipe », sous le titre « Saint-Brieuc veut y croire », Eric Couliou mentionne « des Briochins qui jouent la peur au ventre » et après avoir décrit le but vainqueur, il écrit « un match affligeant à oublier au plus vite… Quant à Bruno Metsu, il est très amer et s’interroge sur les compétences de l’arbitre ! »

Dans le vestiaire sedanais, Jacquier lâche « j’ai les boules », Rouquette « il va falloir tirer un trait sur cette triste saison », Hutteau « on paie encore les pots cassés. Il ne nous reste que les yeux pour pleurer », Lestrade « je crois que c’est terminé » et, enfin, Bonora, en parlant de M. Champet, le qualifie de « Lucky Luke du sifflet » !…

Sedan, devancé par Nîmes et Beauvais, est bon dernier et sait pertinemment qu’il a scellé son destin. Bruno Metsu est-il venu trop tard ?

Pendant ce temps-là, c’est l’Olympique de Marseille d’Henri Stambouli qui est en tête au classement et qui s’apprête à retrouver l’élite…


Claude LAMBERT

Note:


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