il y a 5 ans, Sedan reçoit le PSG pour les fêtes ...

Durant quatre saisons, le CS Sedan-Ardennes s’est retrouvé parmi l’élite du football français. Durant l’exercice en cours et alors qu’il lui reste à disputer les matches retour, il y brigue à nouveau une place. Cette fois-ci, de façon durable. Mais aussi, pourquoi pas, afin d’y briller. Comme ce fut le cas en décembre 2000 où, au stade Louis-Dugauguez, un certain Paris SG y est venu encaisser une cinglante défaite qui est restée dans toutes les mémoires. Retour sur cet exploit qui, à l’époque, a coûté la place à l’entraîneur parisien. Oui, il y a -déjà- 5 ans… Lors de cette seconde saison en division 1, les Sedanais se comportent à nouveau au mieux, pour preuve ce nul qu’ils décrochent à Lyon alors qu’ils mèneront 2 à 0 au stade de Gerland. N’Diefi et Mionnet sont passés par-là… et Jacques Santini a entendu des « démission, démission » fuser des tribunes ! Quant au Président Aulas, il reconnaît « on a frisé la correctionnelle… »

Après ce déplacement plutôt périlleux mais à vrai dire bien négocié… sauf pour Eduardo Oliveira expulsé, voici un hôte de marque au stade Louis-Dugauguez : le Paris Saint-Germain. Et certains de pronostiquer que ce dernier « ne va pas s’amuser dans les Ardennes » et d’ajouter « ce Sedan-PSG constituant un bon test pour les Parisiens avant leur voyage à Galatasaray, en Ligue des Champions ».

Dans son édition d’avant match, « Le Parisien-Aujourd’hui en France » titre « Les secrets de la réussite sedanaise. Les Parisiens, actuellement hors du coup, vont tenter ce soir dans les Ardennes de mettre fin à leur calamiteuse série de matchs sans victoire. Une tâche peu aisée chez des Sedanais invaincus à domicile ». Matthieu Le Chevallier évoque « le style de jeu sedanais, son état d’esprit remarquable ; l’humilité, l’envie et l’enthousiasme omniprésents » et rappelle « qu’à Sedan on ne joue pas pour faire fortune ! » mais aussi que « pour l’heure, Alex Dupont et son groupe se préparent encore sur les vétustes installations du chef-lieu ».

Côté visiteur, le journal présume « qu’une fois encore, c’est la défense parisienne qui portera le poids du match. Face à une équipe sedanaise efficace chez elle et parfaitement emmenée par le tandem Mionnet-N’Diefi, Letizi se promet quelques belles émotions… »

Après avoir mis l’accent sur « la sécurité au cœur de CSSA-PSG », le quotidien « L’Ardennais » titre « Un Paris à gagner. Après Nantes, Marseille et Bordeaux, c’est encore une sacrée soirée qui attend Sedan avec la venue du PSG. En cas de succès, le CSSA pourrait à nouveau pointer en tête du classement de D1 ». Et puis, on apprend que « Philippe Bergeroo, le coach parisien, se trouve sur la sellette. Lui et son équipe joueront gros à Sedan… »

Pour sa part, Cédric Mionnet, tout sourire, clame qu’ « à Sedan, il n’y a de toute façon qu’une pression, c’est la… bière d’après match ! »

Alex Dupont -qui se souvient de la courte défaite concédée à l’aller (1-2)- a « offert » à sa troupe un… bon bol d’oxygène dans la forêt du Bannet, il a ensuite récupéré Jérôme Fretard et enfin rappelé Eddy Capron. Et d’ajouter « pour faire un résultat, il faudra à la fois bien jouer et… gagner ».

Il y a foule à Louis-Dugauguez lorsque M. Bré, l'arbitre de la rencontre, ainsi les deux équipes, pénètrent sur le terrain : d’un côté Sachy, Montero, Capron, Satorra, Elzeard, N’Diaye, Fretard, Diao (puis Adjaoud), Quint , Mionnet, N’Diefi (puis Becas) et, de l’autre, Letizi, Okpara, Rabesandratana, Distin, Algerino, Ducrocq, Luccin, Dehut (puis Dalmat), Robert, L. Leroy, Christian (puis Yanovski).

En page « une », « L’Ardennais » titre « Sedan fonce, Paris s’enfonce. Devant un stade rempli pour la troisième fois de suite (17.000 spectateurs), Sedan a administré une leçon offensive au PSG (5-1). N’Diefi auteur d’un hat-trick, dont deux en deux minutes à la reprise, a mis KO les Parisiens. Alors que N’Diaye et Mionnet en rajoutaient deux bonnes couches. Suite à ce triomphe, Sedan continue de… capitaliser. Et se retrouve à nouveau en tête du classement avec Nantes qui conserve toutefois sa première place grâce à une meilleure attaque ».

Et, en page « Sports », ceci « C’était Paris musette ! Intraitable à domicile, Sedan atomise le PSG. Le CSSA retrouve la tête à… deux buts de Nantes ».

Les visiteurs ont récupéré Luccin, Dehu et Leroy mais…encaissent rapidement un but : Fretard décale Quint lequel remise dans l’axe pour Mionnet dont la tentative est déviée par Letizi sur N’Diefi qui ne rate pas l’aubaine (3e).

« Les Parisiens peinent à se mettre en place et les Sedanais sont prompts à porter le danger dans une arrière-garde visiteuse pas loin alors du ridicule » note le journal local qui ajoute « en colère, Bergeroo sort un Dehu tout aussi remonté pour faire rentrer Dalmat (12e). Après un premier quart d’heure indigent, le PSG sort au fil des minutes la tête du sac… »

Juste avant la pause, le Réunionnais Robert perfore la défense ardennaise au terme d’un incroyable cafouillage et ce après avoir effacé Satorra (45e). Tout est à refaire pour le CSSA…

La pause, semble-t-il, a fait du bien aux Sedanais qui reprennent les hostilités dare-dare. Et qui vont sans trop tarder trouver le chemin des filets adverses…

Tout d’abord, N’Diefi au prix d’un superbe exploit personnel, plonge dans le camp parisien et sa frappe termine sa course dans la « lunette » de Letizi (49e) ; puis, à peine le temps de remette au centre que l’intenable Pius trouve à nouveau la faille après une seconde tentative (51e).

On lit encore ceci « Se lançant franchement devant, le CSSA sort un match de gala devant un PSG dépassé par les événements. Dans ce match truffé d’occasions, et plein de vivacité, Sedan, sûr de son fait, gère en donnant encore et toujours du plaisir à un public déjà aux anges… »

Mais aussi ceci « le calvaire continue pour les visiteurs puisque N’Diaye transforme une offrande de Mionnet en s’y reprenant à deux fois pour tromper un Letizi livré à lui-même (73e). C’est du délire dans les travées de Dugauguez ! Sedan, en état de grâce, ajoute un cinquième but par Mionnet qui enrhume Rabesandratana avant de dribbler Letizi dans un mouchoir de poche (90e). C’est grandiose ! »

Dans le vestiaire sedanais, Pius N’Diefi demeure, comme à son habitude, très modeste, déclarant « je suis très content ! C’est la première fois que je marque trois buts avec Sedan. C’est exceptionnel » ; pour Cédric Mionnet « le but de Moussa est fabuleux car il crochète et met la balle en pleine lunette ! Letizi et toute l’équipe ont dû être un peu dégoûté… » ; « c’est surprenant de les battre comme ça mais sur l’ensemble du match c’est tout à fait logique » confesse Nicolas Sachy qui poursuit « on s’est fait engueuler à la mi-temps car on ne s’appliquait pas dans les passes… » et, pour le coach Alex Dupont, « j’ai vu une équipe de Sedan euphorique et en pleine confiance. Oui, à la pause, j’ai rectifié quelques détails pour resserrer les boulons… »

Sous le titre « Sedan commence à y croire », « Le Parisien-Aujourd’hui en France » affirme sobrement que « les Sedanais sont… étonnants ! Fidèle à son habitude, la bande à Dupont a enflammé et gâté ses supporters qui n’en finissent plus de vibrer aux exploits des « Sangliers ». Le club ardennais peut désormais revoir ses ambitions à la hausse. Sedan mise sur des valeurs simples : combativité, humilité et audace. Son entraîneur paraît émerveillé par ce parcours inattendu d’un des clubs les moins riches de D 1. Et les joueurs sont obligés de rouler en Smart siglée aux couleurs du club et portant le numéro de leur maillot ! »

Alors qu’Alex Dupont avoue dans son coin « restons humbles et ambitieux mais que c’est beau de gagner des matchs en jouant simplement… », les journalistes accourus de la capitale guettent « la » nouvelle qui… tombe : le duo Bergeroo-Lamarche est viré et Pierre Lescure rappelle Luis Fernandez !

Quant à Olivier Rouyer, le consultant de Canal +, il n’hésite pas à clamer « Ici, à Sedan, on ressent de l’amitié, pas loin d’être de l’amour, entre les mecs. Pas de doute, il y a quelque chose d’énorme au sein de cette équipe ardennaise… » Toujours aussi passionné, l’ex-pro Nancéen avoue avoir eu « l’envie de remettre les crampons…»





Claude LAMBERT


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