OM - CSSA, août 94
En début de saison, dès quon a connaissance du calendrier, on saperçoit quil y a parfois de « drôles » de coïncidences
Quelle que soit la Ligue -ou Division- concernée, le préposé à lélaboration dudit calendrier ny est bien sûr pour rien.
Cest le cas à lentame de la présente saison avec le club de
Marseille que le CSSA accueille ce dimanche. Un regard dans notre rétroviseur : août 1994.
Il y a douze ans
La saison 94-95 prend son envol avec en toute logique la reprise de lentraînement. Les têtes nouvelles ne manquent pas : Jean-Luc Courtet (Bourges), Eric Lestrade (Le Havre), Frédéric Arpinon (Nîmes), Wally Dieng (Caen) puis Albert Falette (Le Mans), Franck Bonora (Laval) et Denis Garbay (Cuiseaux-Louhans). Du côté des départs, on note ceux de Pascal Petitjean, Arnaud Larue, Anthony Wellenreiter et Philippe Crismousse.
Pour parfaire la condition physique des garçons, rien de tel que des matches amicaux disputés contre « la Sélection de la Vallée » (à Nouzonville), « la Sélection des Ardennes » (à Gespunsart), Dunkerque (à Malo-les-Bains), le RC Liège (à Cheveuges), Wiltz (au Luxembourg), Château-Thierry (à Sézanne) et enfin le Standard de Liège (à Bouillon).
La compétition officielle débute le 29 juillet avec un déplacement à Nancy où les Sedanais décrochent un point (1-1) puis, en présence de Célestin Oliver, au stade Emile-Albeau de Sedan, Alès accroche le onze ardennais (2-2).
Et, le 5 août 1994, le CS Sedan-Ardennes, emmené par son capitaine Jean-Marc Rodolphe, doit affronter lOlympique de Marseille dans son fief ! Les joueurs savent quils ne seront pas seuls car le club des supporters « Allez Sedan » organise un déplacement et il faudra se lever tôt car départ dAlbeau à
2 heures du matin !
Le jour de la rencontre, « LArdennais » titre « Sedan rêve du grand soir ! Voilà vingt ans que Sedan et lO.M. ne sétaient pas retrouvés face à face. Un bail ! Ce soir, le C.S.S.A. voudra suivre lexemple du Mans. Sait-on jamais
»
Cruellement touché par la mort de son père, Michel Leflochmoan laisse sa place sur le banc à « Kiki » Perrin. Il déclare toutefois « dans notre plan de route, Marseille ne figure pas dans les victoires possibles. De plus, le Mans ne nous a pas fait un cadeau en gagnant là-bas en ouverture du championnat (3-2). Du coup, il faut sattendre à vivre lenfer car lOM doit se faire pardonner ».
Quant à Thierry Pelletier, il avoue « pour moi comme pour beaucoup dautres, ce sera la première fois que nous rencontrons lOM. Cest un moment rarissime et privilégié dans la carrière dun joueur professionnel. Nous serons donc hyper-motivés. LOM ne paraît plus aussi inaccessible et irrésistible et, en D 2, nimporte qui peut gagner nimporte où. Nous navons de toute façon rien à perdre. On peut donc se libérer un peu plus
»
La délégation sedanaise quitte les Ardennes par avion en direction des Bouches-du-Rhône sans John Songné toujours convalescent. Quant à Albert Falette, il sera probablement chargé de la surveillance de limposant irlandais Tony Cascarino.
Et lOM ? Voilà déjà plus de quatorze mois quil a été sacré champion dEurope et ce contre Milan. Et puis, il y a eu « laffaire »
Il a changé de standing et il a lambition de retrouver au plus vite la D 1.
Pour éviter le dépôt de bilan, le club provençal na conservé que trois éléments (Barthez, Durand et Casoni) et le duo Tapie-Levreau a composé leffectif avec des joueurs expérimentés. Face aux Ardennais, il sera privé du Comorien Hamada Jambay qui est suspendu.
Dans son édition davant match, « LEquipe » propose à ses lecteurs une interview de Fabien Barthez dont on relève le passage suivant « je dois connaître à tout casser dix noms de joueurs évoluant en Deuxième Division. Mais aucun névolue à Sedan
»
Dimanche 7 août 1994. « LArdennais » titre « Sedan na pas bu la tasse. Victime dune réaction damour propre des Marseillais, les Sedanais se sont inclinés logiquement au Vélodrome. Tout en montrant un visage séduisant en seconde période ».
Il fait chaud en Provence et, alors que M. Puyalt donne le coup denvoi, ils sont 20.000 supporters à garnir le Vélodrome.
Sedan aligne Rodolphe, Jacquier, Falette, Pelletier, Hutteau, Dieng (puis Gombert), Mazzeo (puis Courtet), Lestrade, Arpinon, Guery, Bonora et les locaux ont pour nom Barthez, Wacouboué, De Wolf, Germain, Marquet, Dib, Durand, Vignola,( puis Mazzolini), Ferrer, Cascarino, Ferreri (puis Revillet).
« Quand on est dans ce temple du football, il y a beaucoup démotions. Mais il faudra éliminer la pression du public et ne pas paniquer » confie « Kiki » Perrin avant que « son » équipe ne pénètre dans « larène ».
Les Sedanais, dont le milieu a été renforcé, ne sont nullement intimidés. En face, les Provençaux sont déterminés
Sedan « laisse venir » son adversaire tout en gardant la tête froide
Les visiteurs, et cest de bonne guerre, singénient à casser le rythme de la rencontre
Les Ardennais sefforcent aussi de relancer proprement pour Bonora, son seul attaquant
Mais, lOM attaque à tout va et le CSSA finit par craquer : suite à une combinaison Ferreri-Dib, Ferreri ouvre le score en trompant Rodolphe dun tir à bout portant (10e).
Puis, Germain déborde et parvient à remettre en retrait à Cascarino qui, du pied gauche, double la mise (26e).
Avant la pause, Sedan reprend un peu ses esprits et donne enfin du travail à Barthez qui jusqualors se tourne les pouces.
A la reprise, lOM maître de son sujet continue sur sa lancée
En plusieurs occasions, les Ardennais viennent « taquiner » les Marseillais de Marc Bourrier qui se contentent de gérer leur acquis.
« LArdennais » rapporte que « la fête est totale dans les tribunes où les spectateurs nen finissent pas de chanter et entament la ola ». Et dajouter « à lentame de lultime quart dheure de jeu, Sedan, moins tendu, joue beaucoup mieux et montre désormais son meilleur visage ».
Bien que Pelletier, Hutteau et Mazzeo aient écopé dun carton jaune, la rencontre a toujours été disputée dune façon correcte. Mais, et cest dommage, elle se termine par lexpulsion de
Michel Rouquette !
Dans « LEquipe », sous le titre « LOM se remet en selle. En rentrant dentrée dans le vif du sujet, les Olympiens ont renoué avec la victoire au Stade-Vélodrome. Les voilà désormais deuxièmes au classement » Nicolas Benoît écrit « les Sedanais pouvaient se mordre les doigts davoir manqué dun rien légalisation une minute avant le second but olympien, Marquet parvenant à chiper au dernier moment la balle dans les pieds de Pelletier, idéalement placé. Comme résigné trop rapidement, Sedan donna limpression de ne jamais y croire, avec un système bien trop défensif pour espérer obtenir un résultat ».
Au vestiaire, Michel Rouquette déclare « les Marseillais ont effectué tout de suite un pressing énorme. Jai senti les joueurs impressionnés. Il y a encore un an ou deux, certains dentre eux seraient venus au Vélodrome avec des drapeaux et des casquettes de lOM
»
CLAUDE LAMBERT
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