Les supporters jouaient avec nous !...

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La dernière fois qu'Eduardo Olivera Dos Santos a assisté à une rencontre au stade Louis-Dugauguez, c'était en septembre 2002 à l'occasion du match Sedan-Monaco (2-2).

Depuis, il est bien revenu dans les Ardennes où, avoue-t-il, il compte "beaucoup d'amis" . Lui qui a connu le mythique Emile-Albeau n'a jamais franchi les portes de la nouvelle enceinte municipale.

Celui qui fêtera ses quarante-six ans le 28 septembre prochain a de nouveau foulé la pelouse de tant d'exploits en compagnie de "Pierrot" Deblock à l'occasion du match opposant Sedan à Croix en compagnie des jeunes Noémie et Martin de Familles Rurales pour le moins émerveillés.

Indiscutablement, Eduardo dont le patronyme n'est pas sans rappeler aux plus anciens un certain Faustino, autre footballeur brésilien talentueux qui porta le maillot sedanais dans les années soixante savoure la comparaison...

L'ancien défenseur ardennais débute tout d'abord dans son pays en pratiquant le futsall à Diamara avant que plusieurs clubs brésiliens ne le repèrent lors de tournois disputés notamment à Sao Paulo. Sélectionné en équipe nationale moins de 17 ans, il faisait déjà montre de qualités indéniables.

A l'époque, son voeu le plus cher est de venir tenter sa chance en Europe, à l'instar du Marseillais Carlos Mozer.

Celui qui possède le bac et aurait pu poursuivre ses études en Université, fit alors le choix de tout donner pour le football.

En 1991, abandonnant ses parents Peurico et Nilsete mais aussi ses soeurs Cristiana et Tania qui habitent en bord de mer à Traiai Grande, il débarque à l'âge de 19 ans en France.

Après des essais infructueux à Lens, Strasbourg et Martigues, il signe en Corse, à Ile Rousse Monticello.

"J'étais déçu car je croyais en moi et je voulais jouer à un niveau plus élevé" se remémore-t-il mais tout de même le voilà stagiaire pro à Martigues alors en division 1 puis direction Istres où il va côtoyer un certain Madjid Adjaoud.

C'est alors que Bruno Metsu va le contacter pour qu'il "monte" à Sedan alors que Patrick Rémy le voulait à Beauvais !

A l'entame de la saison 1997-1998, le club ardennais connaît alors de gosses difficultés mais il est maintenu en National.

Il débarque dans les Ardennes en même temps que D'Alonzo, Taine, Di Rocco, Mionnet et Satorra avec qui il formera une charnière redoutée par les attaquants adverses.

"Je suis venu "pour voir" les villes de Sedan et de Charleville. En définitive, j'ai habité à Balan puis à Chalandry-Elaire où ont aussi demeuré Parisi et Dangbeto" .

Eduardo débute sous le maillot sedanais en août 1997 par une victoire à domicile face à Lusitanos Saint-Maur (2-0). C'était parti et bien parti...

Au CSSA, il va connaître quatre entraineurs. Tout d'abord Bruno Metsu "très rigoureux qui nous faisait travailler à l'extrême. L'annonce de son décès m'a beaucoup peiné..." puis Patrick Rémy "avec qui j'ai eu du mal au début car il voulait mettre certaines choses en place et on n'y était pas habitués" à qui a succédé Alex Dupont "qui faisait la gueule quand on perdait..." et enfin Henri Stambouli "qui ne comptait pas sur moi et m'a sorti de l'équipe".

Au total, Eduardo Olivera aura disputé 156 matchs avec Sedan tant en championnat qu'en coupe de France (ah la finale perdue 0-1 au Stade de France contre Nantes !), en coupe Intertoto (Leiftur, Wolfsburg), en coupe UEFA (Pribram).

Il termine son bail ardennais en novembre 2001 par une victoire à domicile contre Montpellier (2-0).

Eduardo l'avoue bien volontiers : "mon seul regret, ce sont tous ces cartons rouges. Je n'étais pas méchant mais je contestais beaucoup et les arbitres n'aimaient pas..." Pour l'anecdote, cinq au total avec Sedan !

Prêté puis "vendu" à Saint-Etienne où il est recruté par le président Bompard étonné que, lors d'un match à Dugauguez, le public ardennais le réclame alors qu'il était cantonné sur le banc... et il rentrera ! Dans le Forez, il ne reste qu'une saison sous les ordres de Frédéric Antonetti. Ensuite, on le retrouve au Portugal -à Uniao Leira- mais aussi à Brest où naîtra son fils aîné.

Après, il retourne au Brésil "où le football est plus technique qu'ici, le physique étant primé en Europe". Et d'ajouter avec assurance : "Je crois à l'équipe nationale brésilienne pour la prochaine coupe du Monde. On verra bien..."

Voici peu encore il faisait partie de "l'Institut Neymar JR", un centre éducatif et sportif à destination des enfants défavorisés situé dans l'Etat de Sao Paulo.

Ce retour dans les Ardennes en général et au stade Louis-Dugauguez en particulier lui a fait "un bien fou". Après avoir été acclamé dans le rond central où il venait de donner le coup d'envoi de la rencontre de N2 Sedan-Croix, il ne cachait pas ses sentiments: "je suis super content. On m'aimait bien ici et cela perdure. A notre époque, nous étions nous tous des plus simples. On ne se prenait pas la tête. On mouillait le maillot car nous avions du coeur. C'était sympa surtout avec les supporters qui... jouaient avec nous !"

Et de conclure par un vibrant "j'aime les Ardennes !". Ses habitants, fans du CSSA, le lui rendent bien...

CLAUDE LAMBERT