Ô Capitaine ! Mon Capitaine !
On a déjà changé l'entraineur, certains demandent à changer de président, de responsable de l'organisation, de gardien, de joueurs, de supporters, de spectateurs, de ballon, de division, de pelouse, etc ...
Un changement a par contre eu lieu, et il est passé quasi-inapercu, c'est le changement de capitaine. Jérémy Hénin avait cette charge, c'est maintenant David Ducourtioux. Récemment interviewé sur la radio
RVM, Jérémy Hénin appréciait surtout le coté honorifique de cette fonction, c'était pour lui une récompense. Mais faire le fier avec son brassard, ce n'est assurément pas ce que l'on attend d'une telle charge.
Être capitaine, c'est tout d''abord une responsabilité, sur le terrain et en dehors, dans les bons et les mauvais moments, c'est le joueur que l'on met en avant pour l'influence qu'il a auprès de ses co-équipiers, c'est lui qui présentera les joueurs à Marie-Ségolène le 12 mai prochain. (bey pourquoi pas ...)
C'est donc David Ducourtioux qui va maintenant s'y coller, au privilège de l'ancienneté, lui qui est venu défendre son gardien, lui qui a tout autant de responsabilité dans les carences défensive de notre équipe.
Interviewé par
football365, il ne cache pas sa joie d'être aussi méritant, mais estime que
« ça ne va pas changer grand chose ».
Mais détrompe-toi David !
Etre capitaine, c'est plus que cela, ton expérience du jeu et de ses travers, ta connaissance des membres de ton équipe, le poids de ta fonction ...
Tout ce que tu diras ou feras aura de l'importance, auprès de l'arbitre, des spectateurs, des dirigeants. Ce que tu feras est essentiel pour tous nous sauver.
Tu pourrais peut-être instaurer des meilleurs contacts entre les joueurs et les spectateurs, autoriser tout le monde à Montvillers, avec ou sans appareil photo, faire retirer les barrières, faire offrir des places aux jeunes, rencontrer les supporters au club house.
Le club a perdu l'humanité et la fraternité qui le caractérisait et qui était vantée à des kilomètres. Ton rôle est maintenant de remettre tout cela dans le bon sens. Non, ce n'est pas juste une prime, Non, ce n'est pas une récompense, Oui, ca peut changer beaucoup. Oui, tu peux le faire ...
Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! O Capitaine ! Mon Capitaine ! Finie notre effrayante traversée !
Le navire a tous écueils franchi, le trophée que nous cherchions est conquis
Le port est proche, j'entends les cloches, la foule qui exulte,
En suivant la stable carène des yeux, le vaisseau brave et farouche.
Mais ô cœur ! cœur ! cœur !
O les gouttes rouges qui saignent
Sur le pont où gît mon Capitaine,
Étendu, froid et sans vie.
O Capitaine ! Mon Capitaine ! Dresse-toi, entends les cloches.
Dresse-toi - pour toi le drapeau est hissé - pour toi le clairon vibre,
Pour toi bouquets et couronnes enrubannées - pour toi les rives noires de monde,
Vers toi qu'elle réclame, la masse mouvante tourne ses faces ardentes.
Tiens, Capitaine ! Père chéri !
Ce bras passé sous ta tête,
C'est un rêve que sur le pont
Tu es étendu, froid et sans vie.
Mon Capitaine ne répond pas, ses lèvres sont livides et immobiles;
Mon père ne sent pas mon bras, il n'a plus pouls ni volonté.
Le navire est ancré sain et sauf, son périple clos et conclu.
De l'effrayante traversée le navire rentre victorieux avec son trophée.
O rives, exultez, et sonnez, ô cloches !
Mais moi d'un pas accablé,
j'arpente le pont où gît mon capitaine,
Étendu, froid et sans vie.
Note: Walt Whitman en hommage au président Abraham Lincoln assassiné en 1865.
Traduit par Léon Bazalgette.