Lors des dernières rencontres du CSSA à domicile, tout le monde (supporters, joueurs, journalistes) a bien remarqué l'absence totale d'ambiance en tribune et nombre sont sur la toile et dans les médias à s'émouvoir d'une ambiance perdue en cours de saison alors même que l'équipe est extrêmement bien classée en championnat et que les premiers mois étaient plutôt encourageants. Comment a-t-on pu en arriver là ? Il faut remonter quelques mois en arrière ...
En pleine campagne de (ré)abonnement cet été, le CSSA, conscient de la désaffection progressive à Dugauguez d'un public sevré de sensations et échaudé par l'incapacité chronique de l'équipe à s'imposer dans son stade la saison passée, clamait haut et fort vouloir reconquérir ses supporters mais en fait œuvrait en coulisse depuis plusieurs mois déjà, pour éliminer un groupe de supporters subitement jugé indésirable sur la base de critères qui nous échappent encore aujourd'hui.
Cela commençait par l'interdiction faite aux Young Boys de se réabonner en aileron sud. Lorsque des explications furent demandées à ce sujet par les intéressés, ils se heurtèrent au mutisme du club. Lorsque le Président du CSSA se faisait interroger sur la question au cours d'un chat avec les supporters sur le site de l'Union en juin dernier, ce dernier éludait les questions ou se justifiait en leur attribuant des incidents dont ils ne peuvent être tenu responsables (exemple : l'embrasement de papelitos en tribune sud la saison précédente).
On ne peut pas vraiment dire que la saison redémarrait sous les meilleurs auspices, toutefois faisant fi des bâtons dans les roues mis par le club, les YB décidaient de migrer près du Kop Vert et Rouge d'accord pour les accueillir, acceptant également de renoncer à tout signe distinctif en tribune (calicots, banderole, etc ..) puisqu'on le leur interdisait et ce dans l'intérêt général de l'ambiance au stade malgré la frustration et le caractère injuste et disproportionné de ces mesures, décidées de manière unilatérale et sans concertation.
Contre toute attente et même si l'emplacement n'est pas idéal pour des raisons évidentes d'acoustique, les deux principaux groupes de supporters faisaient front commun et nous offrait une ambiance sympathique avec des chants soutenus, d"autant plus remarquables que l'équipe avait des résultats plus qu'encourageants en ce début de saison.
Malheureusement; alors qu'on aurait pu en rester là, la sécurité du CSSA faisait preuve d'un zèle complétement aveugle et idiot demandant aux clubs visités en déplacement d'interdire les calicots des YB quand bien même qu'ils ne portaient pas de signe distinctif du groupe et ce en dépit des "promesses" faites en début de saison (au Havre) ou interdisait le club recevant d'offrir des places aux supporters visiteurs (pratique courante) qualifiés sans raison de hooligans (à Angers). Une succession d'événements peu importants et dérisoires au demeurant mais révélateurs d'un acharnement sans borne contre le dit groupe de supporters, surtout sans aucune possibilité de dialogue puisque le club restait muet à toute demande de conciliation émanent des YB ou du KVR.
Lors de la réception d'Ajaccio, le 15 novembre dernier, les YB dépités par si peu de considération et l'acharnement dont ils étaient victimes, décidaient de braver "l'interdit" accrochant à la balustrade un drap de 2 mètres sur 50 cm avec la simple inscription "Young Boys" et ce afin de sensibiliser supporters et dirigeants sur leur situation précaire, ne voulant qu'une chose : un dialogue avec le CSSA ! La réaction du club ne se faisait pas attendre puisque de nombreux stadiers étaient envoyés dans le secteur afin de récupérer l'objet satanique. Selon nos informations et divers témoignages reçus, les esprits s'échauffent, les stadiers menacent, provoquent et interviennent avec des armes pourtant réservés aux seules forces de police tel que des gants coqués ou du gaz lacrymogène abondamment répandu dans la travée par un stadier bien connu puisque, comble de l'ironie, ancien membre du kop ! Dans la cohue, le chef de la sécurité reçoit malheureusement un coup au visage et une plainte est déposée.
Les bandes vidéos sont étudiés, un coupable présumé est identifié et arrêté et lors de l'audience en comparution immédiate, un montage vidéo est projeté au tribunal faisant abstraction bien évidemment des exactions du service de sécurité. Le prévenu sera finalement condamné à des travaux d'intérêts généraux. Pendant le même temps, la presse locale - comme à son habitude - se déchaine littéralement sur le groupe de supporters, relayant les accusations à l'emporte-pièce, tournant en dérision le pseudo droit de réponse accordé au responsable du groupe, qualifiant sur la première page de son quotidien, un groupe sur une photo d'archive - vieille de plusieurs années, dont les visages des acteurs sont floutés de manière aléatoire -, "d'abrutis" ce qui ne fut pas sans conséquence pour certains reconnus sur le cliché.
La contestation prend de l'ampleur sur le web, tant et si bien que le club du CSSA se fend d'un
hallucinant communiqué sur son site internet accusant les YB de tous les maux de la terre mélangeant sans distinction des faits avérés reconnus par le groupe, avec des faits exagérés, inventés parfois ou qui la plupart du temps ne leur sont pas imputables. Le groupe a répondu point par point à ces accusations diffamatoires
sur son site internet, évidemment le mal est fait. Difficile de se faire entendre quand on est qu'une bande de jeunes face à des intervenants dont les intérêts communs avec la presse locale font qu'il ne faut surtout pas mettre en doute la parole des dirigeants du CSSA, nous en avons nous même fait la cruelle expérience, pas plus tard que la semaine dernière.
Et pourtant nous y voilà ... Les manœuvres du CSSA en coulisse ont porté leur fruit probablement au delà de leurs attentes puisque, lassés d"être calomniés en permanence, les Young Boys ont cessé tous leurs encouragements en tribune avec la conséquence que l'on peut observer aujourd'hui : une simple poignée de supporters adverses (Metz en Coupe, Dijon la semaine passée) s'accapare désormais le stade comme s'il était le sien, provoquant le dépit du public de Dugauguez tel qu'on le retrouve sur les forums de discussion du site officiel, ici même, sur les réseaux sociaux, sur nos boites de messagerie, en discutant dans la rue, les joueurs reconnaissant même le problème et de déclarer leur incompréhension bien légitime. Michel, l'emblématique capo du Kop Vert et Rouge fustige cette situation
sur son blog, preuve d'une réelle connivence et amitié entre les deux groupes de supporters. Comble suprême de l'ironie, la presse écrite locale s'interroge désormais elle même sur ce manque d'ambiance, le 21 janvier dans la rubrique "Au creux de l'oreille" dans les pages "SEDAN" du quotidien et ce jour, le 31 janvier, dans la même rubrique. Après avoir contribué à cet état de fait, faut être gonflé quand même !
Et maintenant alors ? Que fait-on ? On en reste là et on prive l'équipe du soutien qu'elle mérite en cette année d'accession souhaitée et revendiquée ou on fait preuve d'intelligence et on se met ENFIN autour d'une table pour discuter et régler les problèmes un par un dans l'intérêt de tous ? Se poser la question, c'est déjà y répondre ...