L'union du 15/07/07
Ses buts ont forgé la légende du CS Sedan Ardennes. L’histoire d’un homme parti de rien, devenu l’égérie d’un peuple ardennais adepte de l’investissement total.
Dans la famille Mionnet, le football est plutôt le crédo de David, le frère aîné. Cédric se passionne pour le tennis de table.
Au gré des mutations du père, gardien de la paix, ils emménagent à Saint-Omer. Sans club en ville, l’adolescent se tourne vers le ballon rond. A Ecuires, l’entraîneur repère le petit génie, bientôt retenu en sport-études à Montreuil-sur-Mer.
Les majors de la promotion intègrent le centre de formation du Touquet (D2). Relégué en équipe réserve, Cédric Mionnet termine meilleur buteur du groupe, attisant les convoitises de Lens après un doublé à Bollaert.
Aide médico-psychologique dans un centre spécialisé à Samer, il aménage ses horaires pour signer en sang et or.
Après une saison, Bruno Metsu, qui voulait déjà le recruter à Beauvais, l’engage à Sedan. Le début d’une belle aventure.
« Quand nous sommes montés en Ligue 2, M. Urano m’a convoqué dans son bureau. Je pensais que le club allait me virer. Je suis ressorti avec un contrat de trois ans. A 23 ans, je signais mon premier contrat professionnel. »
En cinq ans et demi, l’attaquant vivra deux accessions, une finale de Coupe de France et même la Coupe de l’UEFA.
« C’était la réussite d’une bande de copains ayant connu la galère. Mais il y avait tout de même beaucoup de talent. Nous avions une relation exceptionnelle avec le public. »
Mais la médaille a son revers. 17 mars 2001 : victime d’un vilain tacle de Nicolas Gillet, il rentre de Nantes avec le genou en vrac.
« J’ai rejoué six mois plus tard contre Paris SG. Nous étions menés 0-2 quand l’entraîneur m’a demandé de m’échauffer. Quand ils m’ont vu me lever, les supporters ont commencé à scander mon nom, ils ne regardaient plus le match. J’ai marqué, nous avons perdu, mais ce soir-là, j’ai versé une larme. »
Nice, Sedan, Rouen, Tours, rien pourtant ne sera jamais plus comme avant. Maudite blessure anéantissant les rêves de Liga...
Drôle de destin.
C.G.